Les Jardins St-Léon Gardens viennent de lancer leur site de commandes en ligne (voir encadré). Ce développement de leur activité vise à prolonger leur saison au-delà d’octobre. Comment gère-t-on sa vie avec une entreprise qui a une activité saisonnière?
Par Ophélie DOIREAU
Entreprise locale d’épicerie et de fleurs, la saison de vente active des Jardins St-Léon Gardens se déroule de mai à mi-octobre. Cependant, le travail des propriétaires ne se limite pas à cette période de l’année.
Colin Rémillard, l’un des quatre propriétaires (1), explique : « Notre saison, c’est la période où le magasin est ouvert. Et que nous travaillons le plus. »
Les propriétaires de l’entreprise ont fait le choix d’avoir un travail saisonnier. Malgré les cinq mois et demi durant lesquels il est possible de se rendre dans le magasin physique, le reste de l’année n’est pas sans obligations pour les propriétaires.
Colin Rémillard détaille : « De mai à mi-octobre, appelons ça la pleine saison, nous sommes dans le business. On veut satisfaire le maximum de clients et avoir des produits de qualité.
« Après nous fermons le magasin. De novembre à décembre, on prépare toutes les commandes pour l’année. On développe nos relations avec les fermiers locaux pour avoir d’autres produits à présenter l’année suivante. Tout ce qu’on ne peut pas faire l’été, on le fait l’hiver, comme les travaux d’entretien. »
La saison ne se termine donc pas vraiment en octobre pour la famille Rémillard. Leur pause arrive vers janvier et février, le temps durant lequel ils prennent du temps pour eux.
Colin Rémillard : « Moi je voyage, je prends du temps pour me relaxer un peu, parce que la saison a souvent été difficile. À partir de novembre, je m’implique aussi dans la vie communautaire, par exemple avec la Ligue d’improvisation du Manitoba et bien d’autres choses encore. »
Puis de mars à avril, les propriétaires de l’entreprise reviennent et préparent la nouvelle saison. « On ne touche pas au magasin de l’hiver. Alors il faut lui redonner un petit coup de rafraîchissement pour qu’il soit prêt à accueillir les clients . Nous redémarrons tranquillement la saison avant le vrai rush. »
Si le travail saisonnier demande une vraie organisation côté professionnel, il en demande aussi une côté personnel. « C’est difficile de faire comprendre à notre entourage que nous ne sommes pas disponibles l’été. Ou bien même que le soir on finit le travail à 22 h, que nous sommes trop fatigués pour faire quoi que ce soit d’autre. Pour moi, le plus gros défi c’est de concilier vie professionnelle et vie personnelle. »
« Il y a aussi cet aspect où tout l’été tu es occupé, où tu n’as même pas le temps de respirer et d’un seul coup : plus rien. Il faut alors savoir s’occuper pour ne pas craquer psychologiquement. « Moi j’aime cette dualité. »
| Cet été, on s’est dit…
Jusque là pour la famille Rémillard, la saison se terminait en octobre. « Mais beaucoup de nos clients nous ont incités à continuer la saison un peu plus longtemps. C’est pour ça que nous avons mis en place notre site de commandes en ligne. »
L’idée de monter un site pour des commandes en ligne trotte dans la tête des propriétaires depuis qu’ils ont repris l’affaire en 2016. Cette année, ils se sont lancés. « On en parlait depuis longtemps. Cet été on s’est dit : Allez, on arrête d’en parler et on le fait!
« Nous n’avions aucune formation en création de site internet, ni en commerce en ligne. On s’est formé un peu sur le tas. C’est un test pour nous. Si notre expérience n’est pas rentable, on arrêtera. Notre travail le reste de l’année nous suffit. »
Pour cette nouvelle activité, les Jardins St-Léon Gardens ont décidé d’engager deux personnes pour l’année : Sébastien Leclercq et Kayla Acres, qui travaillaient déjà en tant que saisonniers avec eux. «
C’est une première pour nous d’engager des personnes avec des contrats à l’année. Vraiment, pour nous tout est tout nouveau cette année. « Mais on teste, on essaye de nouvelles choses. C’est comme ça qu’on apprend si ça marche ou pas. »
(1) Les autres propriétaires sont Janelle Rémillard, Luc Rémillard et Daniel Rémillard.