Fruit de la collaboration entre l’Institut du Savoir Montfort (ISM), le Département de médecine familiale (DMF) de l’Université d’Ottawa ainsi que la Fondation Montfort, une chaire de recherche de langue française sur la santé familiale visant les francophones en situation minoritaire voit le jour à Ottawa.

 

Par Marc POIRIER (Francopresse)

Si l’objectif général de la nouvelle chaire de recherche en langue française sur la santé familiale est d’améliorer les soins de santé primaires pour tous les Canadiens, celle-ci ciblera particulièrement les communautés francophones en situation minoritaire.

« Nous voulons faire une différence concrète dans la vie des communautés francophones. Les chercheurs n’y sont pas insensibles », souligne Dr Denis Prud’homme, chef intérimaire de la direction et directeur scientifique de l’Institut du Savoir Montfort.

La chaire viendra canaliser les efforts de recherche déjà en cours à l’Institut, l’Hôpital Montfort et l’Université. Le Dr Prud’homme précise que parmi les axes des futurs travaux, on retrouve les maladies chroniques et la relation entre la santé mentale et la santé physique. « On sait que dans les cas de diabète, de cancer ou de maladies cardiaques, il peut y avoir jusqu’à 30 % de ces patients-là qui vont développer des problèmes de santé mentale. »

Collaborations pancanadiennes en vue

Bien que la priorité ira vers les besoins et la situation des francophones de l’Ontario, la chaire cherchera également l’expertise et la collaboration de chercheurs d’autres institutions francophones du pays, notamment l’Université de Saint-Boniface, au Manitoba, et le Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick, à l’Université de Moncton.

L’établissement acadien est particulièrement intéressé de collaborer avec la nouvelle chaire. Jalila Jbilou, professeure-chercheure au Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick : « On a vraiment plusieurs thématiques qu’on a déjà lancées ici sur lesquelles on pourrait collaborer ou, à tout le moins, fournir des informations. On pourrait imaginer des études comparatives, par exemple sur la santé des aînés. On pourrait voir si les aînés ont besoin des services différents, s’ils ont accès aux services de la même manière qu’ils soient au Nouveau-Brunswick ou en Ontario. »

La professeure aimerait explorer davantage les comparaisons entre les communautés francophones et anglophones. «Et je ne dis pas que les anglophones ont une meilleure santé que les francophones, ce que je dis, c’est que les comportements sont différents, les besoins sont différents, et ça ne veut pas nécessairement dire que les services sont adaptés à ces besoins. »

Une équipe à former

Les démarches afin d’embaucher un ou une titulaire de la chaire de recherche sont amorcées. Le Dr Prud’homme mentionne que l’objectif est de recruter une ou un médecin-clinicien(ne) ayant développé un programme de recherche depuis plusieurs années dans un domaine touchant la médecine familiale.

« Cet expert-là va jouer aussi un rôle de mentor pour de plus jeunes cliniciens-chercheurs et va sûrement attirer aussi des étudiants, des résidents qui vont venir à Montfort en études familiales pour justement bénéficier de son expertise du côté de la recherche clinique. »

Le futur titulaire de la chaire d’études va donc créer sa propre équipe, qui mettra en marche plusieurs projets de recherche pour « améliorer l’accès aux services de santé pour les francophones et trouver les lacunes dans le système actuel », ajoute Dre Clare Liddy, clinicienne-chercheuse du département de médecine familiale de l’Université d’Ottawa.

La Chaire de recherche en médecine familiale ISM-DMF pourra compter sur un financement de deux millions $ sur dix ans. L’Institut du Savoir Montfort et le Département de médecine familiale de l’Université d’Ottawa contribueront chacun 500 000 $, alors que la Fondation Montfort fournira 1 million $.