Stéphane Allard, le nouveau représentant pour le Commissaire aux langues officielles pour la région Manitoba-Saskatchewan, a pris ses fonctions à la mi-décembre. Son amour pour les langues est une motivation importante pour ce diplômé en sciences politiques.

Par Ophélie DOIREAU

Qui est Stéphane Allard?

Avant tout je suis un époux. Je viens de fêter mon 10e anniversaire de mariage. Je suis aussi un père de famille. J’ai deux enfants. Nous sommes une famille multiculturelle. Mon épouse vient d’Espagne, de la région catalane, je suis franco-manitobain. Nos enfants sont franco-catalan-canadiens.

Les langues sont décidément au coeur de ma vie. C’est donc dire que les responsabilités que j’occupe font le lien entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle.

Vous avez occupé un poste à l’ambassade du Canada au Honduras. Qu’est-ce qui vous a poussé à revenir à Winnipeg?

La famille est ma principale motivation. Mes enfants grandissent et j’aime le fait qu’ils puissent être proches de leurs grands-parents, de leurs oncles et tantes.

Avec mon épouse, Marta, nous avons passé en tout trois ans au Honduras où j’ai exercé la profession de gestionnaire de programmes de sécurité. Revenir au Manitoba et travailler pour le Commissaire aux langues officielles, c’est un peu boucler la boucle, puisqu’en 2009 j’avais été contractuel pour mener une étude sur la Partie VII de la Loi sur les langues officielles avant même de commencer ma carrière de fonctionnaire.

Je tiens, d’ailleurs, à préciser que j’occupe un poste de fonctionnaire. Nous ne sommes pas nommés par le Commissaire. Nous passons des entretiens pour obtenir l’emploi.

Comment envisagez-vous votre travail?

D’abord, il faut que je me replonge dans la communauté francophone du Manitoba. Elle a évolué depuis mon départ aux études. Je vais rencontrer tous les chefs de files de la francophonie.

Après cette première étape, je m’assurerai, avec mon équipe qui est au nombre de deux à Winnipeg et une personne à Regina, de bien comprendre les enjeux et les défis des communautés en situation minoritaire.

Une étape essentielle sans doute…

Pour s’engager dans ce projet, il faut être convaincu de l’importance d’assurer des services dans les deux langues officielles. Je viens d’une communauté en situation minoritaire. Je pense connaître ses défis.

Pour moi, il n’y a pas un Canada français et un Canada anglais. C’est un Canada avec deux langues officielles dont il faut assurer la garantie. Voilà à quoi je veux participer : mieux assurer la dualité linguistique.

Concrètement, que pouvez-vous faire?

Mon travail se divise en trois volets.

D’abord, je prends le pouls des enjeux et de la communauté francophone. Après je ferai un rapport au Commissaire aux langues officielles pour alimenter les recommandations pour veiller à l’application de la Loi sur les langues officielles.

Ensuite, j’ai un travail de surveillance à exercer sur les institutions fédérales. Certains bureaux sont désignés bilingues. Dans ces bureaux, les services en français doivent être offerts de la même manière que ceux en anglais. Il ne faut pas que ça s’arrête à un Bonjour.

Enfin, il y a aussi un travail de vigilance par rapport au plus récent Plan d’action du Fédéral de cinq ans (2018-2023).

Là, mon rôle consiste à vérifier si les attentes de la francophonie et les objectifs atteints, concordent.

Au besoin je formulerais des propositions pour que le tir puisse être rectifié.