La situation de confinement semble un bon temps pour adopter un nouveau compagnon susceptible de briser l’isolement. Ce petit être vivant requiert certes temps et attention. Mais en retour son amour est inconditionnel. Martine Bordeleau peut en témoigner.

Par Laëtitia KERMARREC

Martine Bordeleau, ancienne animatrice à Radio-Canada, a récemment adopté un petit chien tout noir qui répond au nom d’Oscar. « Avec lui, on a gagné un oscar! » Déjà, elle n’était pas insensible à la cause animale avant d’adopter ce petit chien, un croisement de terrier et de caniche.

Un ami à quatre pattes avec une histoire.

C’est à travers le refuge Spirit of Hope Rescue que Martine et Oscar se sont rencontrés. Un refuge qui fonctionne juste avec des dons et qui est tenu uniquement par des bénévoles.

C’est en ayant passé certains d’entre eux en entrevue que l’ex- animatrice de l’Actuel à CKSB avait décidé de devenir elle-même bénévole.

Spirit of Hope Rescue a très à cœur le bien-être des animaux. « Ils sont très méticuleux sur le choix des propriétaires. Les bénévoles vont vérifier la maison, parfois le terrain, avant de permettre l’adoption. » Tout est entrepris pour assurer une bonne adaptation de l’animal.

Le mois d’avril a d’ailleurs été un mois record pour le refuge : 63 chiens ont trouvé un foyer le mois dernier, pour un total de 121 adoptions entre début mars et fin avril. Si bien que le refuge se retrouve en mai avec moins de 40 chiens, une première depuis 2015.

« Spirit of Hope Rescue sauve les chiens abandonnés ou maltraités, principalement des communautés du Nord, où il y en a beaucoup. Les femelles ont des portées dont les chiots ne sont pas adoptés. » En cause : des raisons financières.

« Il faut vacciner et stériliser les animaux, ce qui coûte beaucoup d’argent. Le but numéro un du refuge est donc de stériliser les animaux pour freiner le nombre de chiens errants. »

Lorsque le budget le permet, un vétérinaire part en tournée dans les communautés du Nord pour procéder à l’intervention sur les animaux. Certains chiens sont ensuite transportés par avion jusqu’au refuge. Sinon, ils seraient euthanasiés.

Oscar venait de Thompson, raconte Martine Bordeleau. « Il errait dans les rues. Il appartenait à une famille, mais elle ne voulait pas le reprendre. » Une bénévole l’a donc amené au refuge. Spirit of Hope Rescue a une particularité.

« Les animaux sont accueillis chez les bénévoles, en attendant de recevoir le OK du vétérinaire. »

C’est ainsi que Oscar s’est retrouvé chez Martine Bordeleau et son mari Gérald Laroche.

En août 2019, la bénévole avait déjà accueilli deux chiots frère et sœur, qui avaient été rapidement adoptés. Quant à Oscar, il est arrivé le 19 mars chez eux.

« Une famille avait essayé de l’adopter le 3 avril, mais ils l’ont ramené trois jours plus tard. Alors on s’est dit qu’on allait le garder. »

Car le couple a eu le temps de tomber en amour avec le réfugié de Thompson. « Oscar est très tranquille, il ne jappe presque jamais et il n’est pas du tout agressif. »

Oscar a coûté 500 $ à l’adoption. C’est un petit toutou de 10 kg, « avec des poils comme des cheveux ».

Sans même connaître tous les détails de son histoire, le soupçon pèse qu’il n’était pas bien traité. Quand il est arrivé, « il était très maigre et il avait peur des humains. Il s’accom- mode bien, maintenant ». Le temps et la patience ont fait leur œuvre.

Martine Bordeleau a toujours été plutôt chat. « Mes parents avaient un petit chien, mais je n’avais pas d’affinités avec la race canine. Ils font trop de bruit. » Deux chats occupaient d’ailleurs les lieux avant qu’Oscar n’arrive : Aria qui a 12 ans, et Georgie qui a un an.

« Je me suis dit que c’était l’occasion de me réconcilier avec les chiens. Aussi, nous avions besoin d’un animal qui peut partir en voyage, car nous aimons le camping. Et puis avec mon mari, nous aimons aussi beaucoup marcher et courir. Nous parcourons beaucoup de kilomètres avec Oscar. C’est un chien très endurant. »

| Marcher et courir

Ce qui devait arriver, arriva : « Je me suis réconciliée avec les chiens. Même avant Oscar, avec les deux petits chiots, j’avais déjà eu une vraie prise de conscience du besoin des chiens. » En guise d’exemple, elle évoque la parvovirose canine, une maladie virale et très contagieuse qu’elle a appris à connaître en prenant soin des petites bêtes. Martine Bordeleau rappelle ainsi la responsabilité qui se cache derrière la décision d’adopter. « Si on décide d’adopter un chien, il ne faut pas oublier que c’est un être vivant. Il faut être prêt à sacrifier du temps. Mais le jeu en vaut la chandelle, parce qu’en retour on reçoit beaucoup d’amour. De l’amour inconditionnel. »