Pour venir en aide aux citoyens de sa diaspora impactés par la mobilisation sanitaire, la République du Sénégal a pris des initiatives dans ce sens début avril. Son ambassadrice au Canada, Viviane Bampassy, détaille les conditions requises.
Par Ophélie DOIREAU
Représentante du Sénégal au Canada depuis février 2018, Viviane Bampassy explique les raisons qui ont poussé son pays à mettre en place une aide financière. (1) « Le Sénégal comprend 14 régions. Avec la diaspora, on aime à dire qu’il y en a 15. Il est vite apparu qu’on ne pouvait pas ne pas leur venir en aide. Les personnes à l’international ont toujours un œil sur ce qui se passe dans leur pays.
« De plus, elles contribuent à l’économie nationale. C’est dans cet esprit de réciprocité que nous avons décidé de les inclure, à hauteur de 27 millions $, dans notre plan de résilience économique et social pour tous d’un montant de 2,7 milliards $. »
Au Canada, d’après le recensement fédéral de 2016, environ 10 000 Sénégalais d’origine vivaient sur le territoire.
« Nous estimons qu’en 2020, ce chiffre pourrait monter jusqu’à 16 000. Pour la diaspora au Canada, le financement consenti s’élève à 267 000 $.
« Il faut souligner qu’une grande partie de la diaspora sont des étudiants, car beaucoup de Sénégalais viennent au Canada pour la qualité de l’enseignement supérieur. »
L’aide financière s’applique à toutes les personnes touchées par la COVID-19.
En plus d’avoir été touché d’une manière ou d’une autre, il faut évidemment être Sénégalais d’origine et ne pas avoir bénéficié des aides du pays d’accueil. Dans le cas du Canada, il ne faut pas avoir reçu d’aides provinciales ou fédérales.
« Aussi, il fallait s’inscrire sur la plateforme mise en place par le ministère des Affaires étrangères avant le 31 mai. (2)
« En date du 16 juin, 1 660 personnes se sont inscrites sur la plateforme, dont un millier sont des étudiants.
« Il est difficile pour eux de trouver un travail pour l’été, vues les conditions économiques. Certains étudiants ont carrément perdu leur emploi qui les soutenait dans leurs études. »
L’aide consiste en un paiement unique d’un montant ajusté à la situation des personnes.
« Pour les étudiants non boursiers, il a été décidé de leur verser 280 $, pour les personnes malades ou coincées au Canada, 700 $.
« Pour celles qui souhaitent ramener le corps d’un défunt au Sénégal, une aide à hauteur de 2 000 $ est accordée. Et enfin pour toutes les autres catégories, une aide de 420 $ est proposée. »
Viviane Bampassy note cependant qu’avec la pandémie, « les choses évoluent rapidement. On sera peut- être amené à modifier le plan. Il y a proverbe qui dit : C’est en marchant que l’on trouve le rythme. Il s’applique à la situation actuelle : on est en train d’apprendre. »
Pour l’instant, elle résume ainsi son message à la diaspora :
« Le plus important est d’envoyer un dossier administratif complet au Comité de gestion (3), qui évaluera au cas par cas si les demandes sont admissibles. « Aucun dossier ne sera laissé sans réponse. Mais il faut absolument remplir toutes les étapes pour recevoir l’aide financière. Après l’inscription en ligne, un dossier doit être envoyé. À ce jour, seulement 462 dossiers ont été complétés. »
(1) Comme tous les pays, le Sénégal est touché par la crise de la COVID-19. Le premier cas a été détecté le 2 mars. Des restrictions de déplacements entre les régions et aussi au niveau des activités quotidiennes ont été imposées. Les aéroports sont toujours fermés.
(2) http://www.covid19.gouv.sn
(3) Le Comité de gestion est composé de l’ambassadrice Viviane Bampassy, du député de la circonscription Amériques- Océanie Aboubacry Diallo, du premier secrétaire Salifou Diadiou, du consul honoraire du Sénégal à Winnipeg Ibrahima Diallo, du président du Regroupement général des Sénégalais du Canada Michel- Robert Habas et du président de la Convergence culturelle africaine Mouhamed Lo.