Le ministre des Finances, Cameron Friesen, s’est livré à une séance de questions-réponses avec les Manitobains au sujet du budget 2022 de la Province, lors d’une réunion publique virtuelle le 31 janvier dernier.

Les participants de la réunion avaient la possibilité de lui poser des questions en anglais et en français, puisqu’une traduction simultanée était disponible. Le gouvernement du Manitoba a ainsi corrigé le tir par rapport à la consultation de novembre dernier.

Par VINCENT ERARIO   IJL-Réseau. Presse-La Liberté

Il y avait beaucoup d’attentes autour de cette consultation, notamment parce qu’elle était annoncée bilingue et que la précédente, organisée en présentiel le 29 novembre dernier, avait suscité des critiques à cet égard.

Comme La Liberté le rapportait dans son édition du 8 au 15 décembre, une personne de l’auditoire avait posé une question en français et n’avait pas pu avoir de réponse en français de la part du ministre des Finances, qui était alors Scott Fielding. Le député de l’Opposition et critique en matière de services en français, Adrien Sala, élu dans Saint-James, déplorait à l’époque :

« Le gouvernement actuel ne prend pas au sérieux le principe de l’offre active des services en français. »

Le cadre et le ministre étaient différents le 31 janvier dernier, puisque la consultation bilingue s’est tenue via le logiciel de visioconférences Zoom, avec pour hôte le nouveau ministre des Finances, Cameron Friesen. Cette fois-ci, une traduction orale simultanée était proposée, aussi bien pour le ministre que pour les participants. Des interprètes en langue des signes étaient également présentes.

« La session du 31 janvier était entièrement accessible aux services de traduction, et le ministre Friesen a également présenté de brèves salutations en français. Il y a eu une question posée en français, traduite, et posée par le modérateur. La réponse du ministre a été traduite en temps réel sur le canal de traduction du webinaire zoom », a partagé Sean Kavanagh, directeur de la communication du gouvernement provincial, au nom du ministre des Finances, le lendemain de la consultation.

Contacté par La Liberté sur un possible suivi de la ministre des Affaires francophones Rochelle Squires dans ce dossier, son cabinet a fait savoir : « La Province s’est

engagée à fournir des services bilingues en français à tous les Manitobains et a veillé de manière proactive à ce que le budget 2022 du Manitoba offre des services de traduction entièrement accessibles. »

« C’est un bon développement, commente Adrien Sala. Toutefois c’est triste de réagir après coup. Le gouvernement ne devrait pas se faire rappeler que le français est une langue officielle au Manitoba. »

Il poursuit : « C’est grâce au travail de votre journal qu’ils ont fait le strict minimum et que les francophones du Manitoba ont pu participer aux discussions sur le budget du Manitoba. »

Quelques observations sont toutefois à signaler, comme le fait qu’aucun sous-titre n’était disponible en français ou que le contenu écrit diffusé durant la consultation (les sondages par exemple) n’était traduit en français qu’à l’oral. « La communauté francophone devrait avoir droit aux mêmes services que les anglophones », persiste Adrien Sala, « je vais continuer à leur demander de faire plus, parce que la communauté francophone mérite mieux. »

| Santé et éducation au cœur des préoccupations

La santé, l’éducation ou encore le soutien aux personnes vulnérables ont dominé les questions posées par l’assemblée virtuelle au ministre des Finances.

Des sondages réalisés en temps réel ont également permis de cibler les priorités vers lesquelles les 32 participants souhaiteraient voir des investissements. À la question, « Quel est selon vous le domaine le plus important pour le budget 2022 du Manitoba? », 42 % des répondants ont désigné la santé publique, 19 % l’amélioration de l’éducation, 15 % la reconstruction de l’économie, 12 % faire avancer la Vérité et la Réconciliation avec les peuples autochtones et 12 % résoudre la pénurie de main d’œuvre.

Un autre sondage axé sur l’éducation a indiqué que 55 % des participants souhaitaient voir des investissements dans des programmes qui améliorent les résultats d’apprentissage des élèves et 35 % des augmentations de salaire pour les éducateurs de la petite enfance.

Sur le site engagemb.ca, la même question était posée, au total, 6 690 Manitobains ont répondu, la moitié souhaitait voir des améliorations dans le système de santé.