Ce 17 mars 2022, la 5e édition de la Dictée Gabrielle Roy se déroulait dans la salle Pauline Boutal du Centre Culturel franco-manitobain (CCFM). Depuis cinq ans, les francophones du monde entier sont invités à participer à cet évènement ludique et convivial.
Par Matthieu Cazalets et Gautier Calon
La salle est calme, et les paroles d’Hélène Roy, marraine de cette édition 2022 et lectrice de la dictée, sont bues par un public attentif. Malgré l’aspect ludique de l’évènement, la concentration est totale et les mains tremblent. On plaisante entre nous, mais on ne plaisante pas avec la langue française.
C’est Ginette Lavack qui ouvre l’évènement. Elle est directrice générale du CCFM, qui accueille la dictée en son sein. « Quelle belle occasion de partager ensemble notre amour des arts et des lettres » rappelle-t-elle.
Les discours de bienvenue s’enchaînent, Sébastien Gaillard, président de la Maison Gabrielle-Roy, organisme à l’initiative de la dictée en 2018, emboîte le pas. Ce défenseur infatigable de la langue française rappelle la mémoire de Gabrielle Roy, qui est célébrée chaque année depuis cinq ans : « la Dictée Gabrielle Roy est un partage, un rassemblement et une invitation à découvrir ou redécouvrir l’œuvre de Gabrielle Roy. »
L’évènement est international. Diffusé en direct, il est suivi par des organisations francophones dans le monde entier. Emmanuel Perez, directeur de l’Alliance Française du Manitoba, le célèbre dans un discours enthousiaste : « Bonjour les États-Unis, bonjour le Brésil, bonjour le Pérou, bonjour l’Argentine, bonjour la Bolivie, bonjour le Mexique, bien évidemment bonjour le Canada et bonjour à nos chers collègues des Caraïbes ».
Cette année, c’est un extrait de Ma petite rue qui m’a menée autour du monde, paru en 1901, qui a été choisi par l’équipe de la Maison Gabrielle-Roy autour de son président, l’histoire d’une rencontre étonnante entre Gabrielle et sa maman, un jour d’emplettes. Les verbes au subjonctif, les pluriels difficiles et autres compléments d’objet direct s’enchaînent pour les participants. Rien n’est laissé au hasard, oubli de virgule ou accent du mauvais côté seront sujets à une erreur. Chacun a l’agréable impression de retourner quelques années en arrière, lorsque les dictées ponctuaient les années d’écoliers, le stress en moins.
Ici, la compétition n’a pas sa place. Évidemment, chacun donne un maximum pour célébrer le français, mais la convivialité prime dans la grande salle Pauline Boutal, d’où est retransmise la dictée. Au terme de l’exercice, on donne deux minutes à chacun et chacune pour relire une dernière fois sa copie. Puis, c’est le moment fatidique : l’échange des productions avec son voisin, en vue de la correction. « Laissez planer le stylo rouge sur la copie », prévient Sébastien Gaillard, non sans une touche d’humour.
L’exercice prend fin, les notes se succèdent et c’est sur quelques mots de remerciement prononcés par les mêmes intervenants que se termine la dictée. Les participants et les organisateurs se voient même remettre des roses rouges, symboles d’une victoire commune, occultant toute compétition pour laisser place à la communion.