La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants publiait à l’automne 2021 un rapport alarmant sur la situation des étudiants canadiens et sur celle des étudiants internationaux. Depuis, l’inflation s’est immiscée dans la vie quotidienne, la banque alimentaire de l’université de Saint-Boniface reste sur le qui-vive.

Par Ophélie Doireau

Statistique Canada rapportait que les droits de scolarité moyens des étudiants internationaux de premier cycle au Canada étaient de 33 623 $ pour l’année 2021-2022 soit une augmentation de 4,9 % par rapport à l’année précédente.

Pour l’année universitaire de 2019-2020, il fallait compter en moyenne 29 883 $ pour les droits de scolarité des étudiants internationaux de premier cycle.

Les étudiants internationaux, avec leur permis d’études, ne peuvent travailler que 20 heures par semaine, de quoi inquiéter la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants qui urgeait dans son rapport le gouvernement fédéral d’agir pour soutenir les étudiants.

Beydi Traoré, directeur général de l’association étudiante de l’université de Saint-Boniface (AEUSB), partage son étonnement. « À la banque alimentaire, on n’a pas observé une augmentation de la part des étudiants. On pense connaître les raisons de cette non-augmentation : la banque alimentaire est connue par des étudiants qui vont graduer cette année. Mais par forcément par la nouvelle population étudiante qui entame sa première année.

« Il est possible aussi qu’ils ne savent pas non plus comment solliciter les services de la banque alimentaire. On est dans une situation où notre clientèle n’a pas été renouvelée donc on n’a pas remarqué d’augmentation, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’existe pas. »

Beydi Traoré prend le temps de rappeler que la banque alimentaire est au service des étudiants. « Il suffit de nous écrire par courriel (1) et ensuite contacter les étudiants pour leur remettre leur panier alimentaire ou il y a également la possibilité de se rendre à L’USB et d’utiliser le téléphone au quai de débarquement, un des concierges leur apportera un panier. Évidemment, tous ces processus se font avec discrétion, pour respecter l’anonymat des étudiants. On veut qu’ils se sentent à l’aise de venir chez nous.

Trouver des substituts

« Les paniers sont distribués par besoin, à partir du moment où un étudiant nous contacte on va lui donner un panier. »

Si la demande en paniers alimentaires n’a pas augmenté, les prix pour remplir les quelque 100 paniers, eux ont bien augmenté. « Nos dépenses par rapport aux derniers mois ont vraiment augmenté. Il y a des choses qu’on avait l’habitude d’acheter qui ont augmenté, on cherche alors un substitut quand c’est possible comme pour le sucre par exemple. Mais il y a des produits où ça n’est pas possible comme les couches pour bébés, un paquet de 100 couches coûtait environ 25 $ en ce moment on paye presque 35 $. Il y a une grosse différence. »

Beydi Traoré souhaite rassurer la population étudiante qui voudrait utiliser les services de la banque alimentaire. « On fera tout pour répondre aux besoins des étudiants. On a reçu beaucoup de dons généreux de la part de l’association des professeurs et des professionnels de L’USB, ils nous donnent régulièrement. L’appui de la communauté est toujours présent aussi et L’AEUSB aussi participe au bon fonctionnement de la banque alimentaire.

« On n’est pas inquiet de devoir répondre aux besoins des étudiants, on espère que la générosité va continuer. Pour l’instant nous n’avons jamais connu la situation où il n’y avait pas assez d’argent pour acheter des denrées pour la banque alimentaire, même pendant la pandémie il y avait un fort appui de la part de la communauté. »

(1) [email protected]