Le Comité culturel de Sainte-Anne a célébré ses 50 ans d’existence avec une fête sous le signe de la résilience. Diane Connelly, sa directrice générale, pointe la difficulté d’engager sur le long terme des jeunes pour une relève.

Par Ophélie DOIREAU

INITIATIVE DE JOURNALISME LOCAL – La Liberté

Musique, jeux, rires et bonne humeur, voilà quelques ingrédients réunis le samedi 18 juin au Club Jovial de Sainte-Anne pour célébrer le 50e anniversaire du Comité culturel du village. Diane Connelly ne peut cacher sa joie. « C’est tout un accomplissement d’être capable de dire qu’un organisme qui fonctionne avec des bénévoles ait pu vivre pendant 50 ans. »

Si officiellement l’organisme a fêté son 50e, en réalité, l’initiative est un peu plus âgée comme le révèle Diane Connelly. « C’est en 1961 que des gens se sont organisés pour créer un cercle artistique. C’est à partir de là que l’idée d’un comité culturel a pu émerger.

« Pour développer encore plus la culture en français, en 1971, des personnes ont décidé de former une coopérative où il y aurait des membres et où il serait possible d’aller chercher des fonds. C’était quelque chose de plus officiel, à l’époque l’initiative s’appelait le centre culturel coopératif de Sainte- Anne. C’est pour cette raison qu’il y a trois C dans notre logo. »

Formé le 21 décembre 1971, le centre a ouvert ses portes le 28 mai 1972, le bâtiment mesurait 36 x 80 pieds. Il est possible de retrouver dans La Liberté du 31 mai 1972 la programmation de l’ouverture. « En guise de première activité, le dimanche à 20h00 a eu lieu une pièce de théâtre par les jeunes de la région intitulée Herminie de Claude Magnier. » À l’époque, le président de l’organisme était Maurice Noël.

| Une relève difficile

Diane Connelly est convaincue que la mission du Comité culturel trouve encore tout son sens.

« C’était important à l’époque les activités en français. Pour être francophone à Sainte-Anne en 1971, c’était un acquis. Tout le monde devait l’être parce que sinon ce n’était pas possible de faire partie du Comité culturel.

« Maintenant il faut pratiquement aller les chercher avec une canne pour les ramener vers nous. »

Une époque bien différente comme le souligne Diane Connelly, d’ailleurs en 1988 le Centre culturel coopératif a connu un agrandissement de 2 160 pied2. Quelques années plus tard, en 1995, l’engouement n’est plus le même. « Quand on vend le nid, les oiseaux s’en vont et vont à d’autres places. En 1999, la coopérative est dissoute, il n’y a plus le goût d’être dans la paperasse.

« Et on renaît sous le nom de comité culturel avec une maison sur le 112 avenue Centrale. Désormais, on essaye d’encourager les plus jeunes bien qu’ils aient une autre façon de faire les choses, pas que ce soit mal, c’est juste différent. »

Diane Connelly poursuit sur la question de l’engagement de la jeunesse. « Bon quand ils voient mon numéro de téléphone, ils ne répondent peut-être pas parce qu’ils savent que je vais leur demander quelque chose. (rires) Non, c’est rare qu’ils refusent de venir à des évènements ponctuels. Ce n’est pas dur de les avoir. Ce qui est difficile c’est de les faire siéger sur le CA du Comité culturel.

« Je pense que ça existe pas mal partout la difficulté d’engager du monde. Les gens ne veulent pas s’impliquer dans des réunions. »

En plus de cette difficulté, Diane Connelly rappelle que le Comité culturel s’attache à donner des activités en français. « Tout se fait en français. Ce ne sont pas des activités bilingues. On veut donner des occasions à tous de faire des activités culturelles et artistiques en français. Ça peut priver certaines personnes de participer ou même de s’engager dans le Comité culturel. »