À seulement 14 ans, Stephanie Christle, en 8e année à Holy Cross School, est d’une génération qui veut changer les choses. Pour ça, elle croit énormément en la science. D’ailleurs, au mois de mai, l’adolescente a pu exposer un projet durable écologiquement à l’Expo-sciences pancanadienne.

Par Jonathan SEMAH

C’est en flânant sut le réseau social Instagram que Stephanie Christle a eu cette idée. Food for the North est un projet d’agriculture durable pour les communautés autochtones affectées durablement par le changement climatique.

« Je faisais défiler mon fil d’actualité sur Instagram et je suis tombée sur le compte d’une personne qui s’appelle Shina Nova. Dans une de ses vidéos, elle parlait de problèmes alimentaires.

« En effet, au Nord et dans des zones éloignées comme au Nunavut par exemple, la saison pour faire cultiver des fruits et légumes est plus courte en raison des conditions météorologiques, ce qui entraîne des prix très élevés pour les résidents de ces régions qui veulent des fruits et des légumes, car ces denrées doivent être transportées. »

C’est en partant de ce constat que Stephanie Christle a fait germer son projet. Elle a alors tenté de faire pousser des pommes de terre et des épinards en intérieur en utilisant quatre méthodes distinctes. « D’abord, j’ai essayé la culture hydroponique sous une lampe à LED, c’est-à-dire faire pousser des plants dans l’eau. Puis j’ai tenté la culture hydroponique au soleil. Ensuite, des plants à l’intérieur d’un pot sous une lampe LED. Et enfin, des plants à l’intérieur d’un pot, mais cette fois-ci à la lumière du soleil. »

Pour mener à bien son projet, Stephanie Christle a travaillé en étroite collaboration avec les communautés des Premières Nations sur la durabilité, l’eau propre, la pauvreté et la sécurité alimentaire.

Un projet mené quasiment toute seule

« Je pense que tout le monde, peu importe qui vous êtes, mérite d’avoir un régime alimentaire approprié et durable. Nourrir sa famille ne devrait pas être un problème, c’est un projet important pour aider les gens. »

Après plusieurs semaines de tests, Stephanie Christle a commencé à voir des résultats concluants. « Mon hypothèse était que les plantes en pot à la lumière du soleil seraient la méthode de croissance la plus rapide. Au début, les plantes en pot placées dans la lampe LED poussaient le mieux, mais plus tard, j’ai observé que les plantes en pot placées au soleil avaient une croissance plus rapide. En conclusion, mon hypothèse était la bonne et les plantes en pot à la lumière du soleil ont gagné. Je pense que cette méthode a gagné parce que même si les lampes à LED fonctionnent, elles sont incapables de reproduire complètement les rayons exacts du soleil. »

Et cette expérience, réalisée sans aide, a mené Stephanie Christle à être finaliste de l’Expo-sciences pancanadienne, l’un des plus grands évènements annuels de sciences, de technologie, d’ingénierie et de mathématiques à l’intention des jeunes.

La Dre Anju Bajaj, vice-principale et enseignante à Holy Cross School, a été impressionnée par le travail de ses étudiants, notamment par le projet de Stephanie Christle.

« J’ai suivi son projet depuis le début et nous avons discuté de la méthodologie. Une des choses les plus remarquables d’un tel projet, c’est que Stéphanie a travaillé quasiment toute seule chez elle dans son sous-sol. Son idée est très économique et donne de bons résultats.

« Ce qu’elle fait peut avoir un impact important pour les Premières Nations isolées. Ce qu’a fait Stéphanie et tous les autres élèves avec qui je travaille sont fantastiques. Ils sont persistants et dévoués, ils m’étonnent toujours. »