L’avenir du centre d’apprentissage et de garde de Saint-Georges s’annonce meilleur grâce à l’intervention de la Fédération des parents de la francophonie manitobaine (FPFM) et des récentes annonces de financements de la part du Fédéral et de la Province.
Par Ophélie DOIREAU
INITIATIVE DE JOURNALISME LOCAL – La Liberté
Depuis le 1er juillet, la licence du centre d’apprentissage et de garde de Saint-Georges, Les P’tits Loups, a été transférée à la FPFM. Juliette Chabot, agente de Projet-Centre d’appui à la jeune enfance du Manitoba : « La FPFM possédait déjà un centre d’apprentissage et de garde, Les Cheminots, qui se trouve dans l’École Voix des Prairies de la Division scolaire franco-manitobaine.
« C’était une première expérience pour nous. Les P’tits Loups de Saint-Georges est le deuxième centre d’apprentissage et de garde qui appartient à la FPFM. »
Pour rappel, la garderie Les P’tits Loups de Saint- Georges était menacée de fermeture à cause d’un manque de personnel qualifié de niveau 3 pour prendre la direction de la garderie. Une solution temporaire avait été trouvée pour que la garderie maintienne ses portes ouvertes (1).
La FPFM offre désormais une solution à long terme pour les familles du village comme l’indique Juliette Chabot. « Saint-Georges est un endroit très isolé. Ce n’est pas évident de trouver du monde sauf que des familles ont besoin d’un endroit pour faire garder leurs enfants. La garderie peut accueillir jusqu’à 16 enfants. »
« Depuis plusieurs mois, on travaille pour trouver une direction et c’est chose faite. C’est une bonne nouvelle pour toutes les personnes qui en ont besoin. »
Nadine Thomas, la présidente du CA du centre d’apprentissage et de garde Les P’tits Loups s’estime chanceuse qu’une solution ait été trouvée.
« Gaby Juenke est la directrice depuis le 4 juillet. Elle vit à une trentaine de minutes du village. On est très reconnaissant du travail que la FPFM a fait pour nous. »
Avec la FPFM qui reprend la gestion, le CA pourra être dissout parce que le manque de ressources se fait aussi ressentir au niveau des bénévoles comme l’indique Nadine Thomas.
« C’est difficile dans notre communauté de trouver du monde pour siéger au CA et pour relever les tâches administratives. C’était déjà la FPFM qui s’occupait de tout ça à cause du manque de directrice. »
| Revalorisation des salaires
Pour Juliette Chabot, l’annonce conjointe entre le Fédéral et la Province tombe au bon moment. En effet, le gouvernement du Canada et celui du Manitoba ont annoncé plus de 45 millions $ pour améliorer le secteur de la jeune enfance.
8,1 millions $ seront alloués pour financer 3 100 places en garderie et 37 millions $ sont spécifiquement prévus pour l’augmentation des salaires des aides en jeune enfance qui actuellement se situe autour de 12 $ de l’heure. Grâce à cet argent, le Fédéral et la Province estiment que les salaires pourront être augmentés de 12 % soit un salaire annuel d’environ 26 000 $ pour un équivalent temps plein.
« C’est une bonne nouvelle. On sait que cet argent va aider plusieurs centres d’apprentissage et de garde pour attirer du monde à travailler en jeune enfance. C’est un bon début. Mais il y a encore du cheminement à faire.
« En effet, cet argent est uniquement destiné aux aides en jeune enfance. Mais il faut aussi penser aux personnes qui sont qualifiées de niveau 2 ou de niveau 3. Leurs salaires ne reflètent pas le travail qu’ils font. Là c’est un problème de rétention. »
Sachant que pour les éducateurs et éducatrices en jeune enfance de niveau 2 et de niveau 3, les salaires horaires se situent entre 16 et 22 $. « La FPFM essaye de travailler à la rétention en s’assurant que nos employé.es sont payé.es correctement. »
| Une réalité mal comprise
Dans les annonces de financement, rien ne semble spécifiquement prévu pour les garderies francophones. D’ailleurs, la question des clauses linguistiques et de l’allocation spécifique de fonds pour la francophonie est un débat qui revient fréquemment dans le dossier de la modernisation de la Loi sur les langues officielles. Juliette Chabot de la FPFM relève en effet une difficulté supplémentaire pour recruter du personnel bilingue.
« C’est une réalité parfois mal comprise : trouver du personnel bilingue et le retenir avec des faibles salaires ce n’est pas facile. Si la main d’œuvre se fait rare en anglais, elle l’est encore plus avec des employés bilingues. »
(1) Voir notre article dans l’édition de La Liberté du 8 au 14 juin 2022.