Oumar Gorel Cissé n’a quasiment connu que l’École/Collège régional Gabrielle-Roy dans sa vie scolaire. Depuis la 4e année dans cette école, il s’apprête à découvrir l’Université de Saint-Boniface (USB) à la rentrée. Mais avant, plusieurs voyages sont prévus.

Par Jonathan SEMAH

En quelques années Oumar Gorel Cissé a beaucoup changé. Les années de secondaire notamment ont assagi le jeune adulte de 18 ans qui était très actif et très énergique. « En 9e année, j’étais partout! J’étais une bombe! Il y avait des gens que je ne connaissais pas et j’aime beaucoup faire de nouvelles connaissances. Je ne suis pas une personne gênée donc voir toutes ces nouvelles personnes et des amis de mes amis, c’était comme un nouveau monde pour moi. J’étais très excité. »

Comme beaucoup, Oumar Gorel Cissé, avec l’aide de ses enseignants notamment, a réussi à se calmer et canaliser son énergie. À l’heure de quitter l’École/Collège régional Gabrielle-Roy, il est devenu une nouvelle personne. « Bon, c’est sûr, j’ai toujours l’énergie, mais c’est plus contrôlé. Je sais quand l’utiliser ou non. J’ai appris beaucoup de mes erreurs et de mes accomplissements. J’ai vraiment grandi en tant que personne, je suis plus responsable. »

Pour une personne aussi active et toujours de bonne humeur, la période de confinement liée à la COVID-19 a été dure à vivre. Lui qui puise son énergie chez les autres a dû prendre son mal en patience. « C’était vraiment compliqué. D’une part pour les relations avec mes camarades, mais aussi pour l’apprentissage scolaire. Les devoirs, les cours, les enseignants, je préfère être en présentiel à l’école pour tout ça.

« J’aime pouvoir parler directement avec les enseignants et sentir l’atmosphère de la classe. À la maison, par Teams, il faut se lever le matin et être directement sur l’ordinateur, nous n’avions pas les mêmes interactions avec les enseignants. Je suis resté motivé, je travaillais plutôt bien, mais l’ambiance était différente. »

| Un profil scientifique

Malgré cette période délicate, Oumar Gorel Cissé a su rester concentré et n’a pas décroché scolairement. D’ailleurs, au fur et à mesure des années, il s’est même découvert une vraie passion pour la chimie. « J’étais très fort dans cette matière! Faire des expériences avec des formules chimiques et différents éléments, j’ai adoré ça. »

En creusant un peu plus loin, il est facile de comprendre que cette passion ne vient pas de nulle part. En effet, plusieurs membres de la famille d’Oumar Gorel Cissé ont fait de la biochimie dans leurs études. « Mon père aussi était excellent en physique et chimie à l’école, ça vient peut-être de là! », explique en souriant Oumar Gorel Cissé.

Celui qui a travaillé pour l’Accueil francophone et dans un garage à côté des cours ces dernières années a prévu un programme plus léger pour cet été.

« Je vais voyager. Je vais retourner au Mali pour voir ma famille. C’est une belle place, les gens sont gentils et le paysage est beau. Mais ce n’est pas tout, j’ai aussi prévu un voyage à Dubaï et après tout ça, je serai prêt pour l’université. »

Et justement Oumar Gorel Cissé foulera les salles de classe de l’USB à la rentrée où il fera un bac en sciences. À la suite de ça, il ira sûrement compléter ses études à l’Université d’Ottawa.

À l’USB, Oumar Gorel Cissé continuera ses études en français ce qui est vraiment important pour celui qui a passé toutes ses années scolaires dans des établissements francophones.

« Je garderai toujours mon français. Mes amis et ma famille le parlent. C’est quelque chose que je ne vais pas perdre même si je parle d’autres langues comme l’anglais bien sûr, mais aussi le bambara (1) et j’apprends en ce moment un peu de japonais. Maîtriser plusieurs langues me permet de rester ouvert sur le monde et sur les autres. »

(1) Le bambara est une des langues nationales du Mali.