André Lewis, un danseur professionnel de ballet, a pris les rênes du Ballet royal de Winnipeg il y a 27 ans et l’a guidé vers un succès international. Le 14 juillet 2022, il a reçu l’Ordre du Manitoba, la plus haute distinction du Manitoba, octroyée par la Lieutenante-gouverneure du Manitoba.

Par Raphaël BOUTROY

C’est pour son travail avec le Ballet royal de Winnipeg qu’André Lewis a reçu l’Ordre du Manitoba. Une distinction qui l’ancre davantage dans la prairie du milieu.

« C’est un grand honneur pour moi de recevoir ce prix. J’habite au Manitoba depuis longtemps et je suis ravi de recevoir une distinction comme Manitobain. »

Originaire du Québec, mais Manitobain d’adoption, André Lewis a été nommé à l’Ordre du Manitoba. Impliqué dans le ballet depuis sa jeunesse, il a suivi tout un parcours pour devenir directeur artistique du Ballet royal de Winnipeg.

C’est par coïncidence qu’André Lewis a découvert le ballet, recruté par l’une de ses sœurs : « L’enseignante de ballet de ma sœur a demandé à toute sa classe si elles avaient des petits frères qui pourraient danser dans leur spectacle de Casse-Noisette. On était sept enfants à la maison, ma mère était contente de se débarrasser de moi et deux de mes frères! ». Après le spectacle, André Lewis a accepté une offre de cours de ballet gratuit du Imperial Ballet Canada s’il continuait à en faire. « Mes frères n’ont pas voulu continuer, mais moi j’en avais très envie. »

La carrière de ballet d’André Lewis a été interrompue : « Au bout d’un moment, j’ai arrêté mes cours, je me faisais beaucoup taquiner puisque j’étais un garçon et je faisais du ballet. Alors j’ai décidé de faire de la gymnastique à la place ». Le ballet allait toutefois reprendre une place dans sa vie : « Vers la fin du secondaire, j’ai voulu refaire du ballet, ça m’avait beaucoup manqué. J’ai passé quelques épreuves et puis j’ai été sélectionné pour un programme d’été à Winnipeg. »

| Coup de foudre

L’arrivée d’André Lewis au Manitoba a été un moment décisif dans sa vie. À la suite d’un été, au cours duquel il a poursuivi des études en danse, tout en dansant pour le Ballet royal de Winnipeg. « Je ne planifiais pas rester à Winnipeg. Je devais juste y être de passage en allant vers l’Ouest ».

Provenant d’un milieu quasi unilingue francophone à Gatineau au Québec, à 19 ans, André Lewis a dû s’initier à l’anglais. « Je ne parlais pas un mot d’anglais. Mais je me suis très vite attaché à la province, au Ballet royal de Winnipeg et aux gens, je voulais rester au Manitoba », poursuit-il.

Au fil de sa carrière de danseur, il a peu à peu pris ses marques à la direction artistique : « J’ai souvent été impliqué auprès de la direction artistique lorsque je dansais. Une fois que j’ai arrêté de danser professionnellement on m’a proposé le poste de sous- directeur artistique au Ballet royal de Winnipeg. J’ai posé ma candidature deux fois pour le poste de directeur artistique, je n’ai pas eu à le faire une troisième fois. C’est eux qui sont venus me voir pour me proposer le poste. »

Passionné par le ballet, André Lewis explique son attachement : « J’adore le mélange de l’aspect physique et de l’aspect artistique, c’est un équilibre impressionnant. J’aime aussi être en vedette et comme danseur c’était vraiment mon travail. »

André Lewis éprouve une grande fierté face à ses accomplissements au Ballet royal de Winnipeg : « Notre mission au Ballet est simple : Le Ballet royal de Winnipeg enrichit l’expérience humaine en enseignant, créant et performant de la danse remarquable. Je pense que depuis mes 27 ans comme directeur artistique j’ai réussi à accomplir ceci avec notre ballet de Casse-Noisette, notre ballet pour Going Home Star : Truth and Reconciliation et plusieurs autres projets. »