Après un an de travail, Elena Sturk-Lussier a soumis son film Stay, au Gimli Film Festival. La réalisatrice franco-manitobaine revient sur les défis rencontrés pour que ce court-métrage voie le jour.

Par Jonathan SEMAH

L’histoire entre le Gimli Film Festival et Elena Sturk-Lussier dure déjà depuis un bon moment. En effet, l’année dernière, la cinéaste avait remporté la compétition Cinéastes Émergents, présentée par la Banque royale du Canada (RBC). Avec ce prix venaient 10 000 $ pour l’aide à la réalisation de Stay. Un an plus tard, Elena Sturk-Lussier a réussi son pari : présenter son film au Gimli Film Festival qui a eu lieu du 20 au 24 juillet 2022.

L’affiche du film Stay par Elena Sturk-Lussier. (photo : gracieuseté)

« Ça s’est très bien passé. Il y a eu beaucoup de monde. Le film était diffusé sur un grand écran. Mon équipe et les comédiens sont venus. La première était à 10 h du matin et des gens ont fait le déplacement de parfois loin, ça m’a vraiment fait chaud au cœur. »

Elena Sturk-Lussier avait donc un an pour faire et présenter ce film qui a pour histoire l’arrivée d’une fille et d’un garçon de 17 ans dans un motel un soir. La réalisatrice a eu une année chargée et voit cette présentation comme un aboutissement.

« C’est une longue année avec beaucoup de travail. Il fallait être partout : écriture, organisation, coordination ou encore visiter les lieux et les décors. J’ai été très occupée et je me suis concentrée là-dessus à temps plein surtout les dernières semaines. »

Image extraite du film Stay avec Shannon Loewen et Brandon McEwan. (photo : gracieuseté)

En un an, le projet Stay a aussi un peu évolué. En effet, à l’origine, Stay devait durer sept à huit minutes, mais finalement le film dure 12 minutes. Un changement qui a eu un impact sur la production.

« J’ai dû appliquer pour une subvention supplémentaire. J’ai eu 8 500 $ accordé par Musique et Film Manitoba. Ça m’a permis d’aller plus loin dans mes ambitions et envies. Je voulais vraiment réaliser ma vision, c’est pourquoi j’avais besoin de plus d’argent. »

Finalement, avec ce confort financier en plus, Elena Sturk-Lussier a pu laisser libre cours à son écriture. Les quelques minutes supplémentaires viennent notamment d’une longue scène dans un bar.

Tourné en avril 2022 dans un motel de Saint-Norbert, Elena Sturk-Lussier a, comme son script, fait évoluer sa manière de réaliser. Elle qui voulait au départ tourner avec une caméra à l’épaule a finalement fait le contraire.

« Oui, en fait, j’ai tourné avec des caméras fixes sur des trépieds. Par exemple, quand un personnage sort du cadre, on ne le suit pas. Aussi, j’ai tourné pour la première fois de nuit, on a donc travaillé avec des lumières néon. J’ai aussi travaillé avec des effets spéciaux. Je veux constamment apprendre et devenir meilleure, il fallait que ma réalisation atteigne un autre niveau. »

Après cette première présentation réussie, Elena Sturk-Lussier va proposer Stay à d’autres festivals pour voir s’il y a un intérêt. De son côté, la réalisatrice prépare déjà d’autres projets.

« J’ai appliqué pour des subventions. Je vais aussi faire une vidéo pour le Conseil jeunesse provincial (CJP), j’ai des séries jeunesse en développement. Je serai scénariste et réalisatrice pour ces projets, c’est dans ces métiers que je m’épanouis le plus. »