À l’heure où les jeunes de sa génération vont continuer leurs études à l’université, Annika Fajardo, finissante du Collège Louis-Riel (CLR) va tenter un parcours différent. Elle se laisse une année pour travailler et reprendra son cursus scolaire plus tard.

Par Jonathan SEMAH

Passée par l’École Christine-Lespérance, puis le Centre scolaire Léo-Rémillard (CSLR) pour sa 9e année, Annika Fajardo, 18 ans, a finalement atterri au Collège Louis-Riel pour la majorité de ses années de secondaire. Désormais diplômée, elle revient sur ces dernières années qu’elle a beaucoup appréciées.

« Mon expérience à Louis-Riel était très bonne. Il y a une belle communauté dans cette école, j’ai vraiment aimé. J’ai d’ailleurs préféré mon passage à Louis-Riel plutôt qu’au CSLR. Personnellement, j’ai aimé l’environnement du CLR, les gens sont plus liés les uns aux autres. À Léo-Rémillard, j’ai senti que chacun avait son propre groupe et ça manquait de cohésion. »

Reconnu pour son multiculturalisme, le Collège Louis-Riel accueille des élèves issus de multiples communautés. Le vivre ensemble est d’ailleurs un point fondamental pour la jeune adulte qui a un père mexicain et une mère francophone. Annika Fajardo a également été membre du comité Étudiants issus des minorités et de leurs alliés (EMA).

« Honnêtement, j’ai toujours été habituée de vivre avec de différentes cultures. C’était très intéressant, j’ai beaucoup appris des autres pendant ces années à Louis-Riel. Et c’est très bien j’ai notamment appris beaucoup de choses auprès d’élèves musulmans. J’étais très reconnaissante d’en découvrir plus. Les sujets qui concernent les cultures et les communautés seront toujours en moi. C’est ce qui entoure notre société. Le racisme, les inégalités, il faut comprendre ces problèmes et continuer à s’éduquer. »

D’ailleurs Annika Fajardo espère vivement que le comité EMA continuera sa mission avec de nouveaux élèves.

Déjà dans la vie active

En ce qui concerne son avenir, Annika Fajardo a longtemps hésité. Après plusieurs années stressantes, elle avait le choix entre travailler l’été puis aller à l’université, prendre une année sabbatique ou travailler directement et rentrer dans la vie active. Annika Fajardo a finalement opté pour la dernière option et commencera l’université l’année suivante.

« C’était un choix compliqué. Ces quatre dernières années, j’ai travaillé vraiment fort. Il y avait beaucoup de devoirs et j’aime réussir. Mais il y avait du stress avec ces devoirs et ces tests qui s’enchaînaient. »

Un choix finalement différent des autres personnes de sa génération, mais validé notamment par sa mère qui veut simplement le meilleur pour sa fille. À la suite de cette année de travail, Annika Fajardo a quelques idées pour son retour dans le cursus scolaire.

« J’irai à l’Université du Manitoba, mais je suivrai un cours à l’Université de Saint-Boniface : la classe d’espagnol. Je suis ce cours, car je veux développer mes capacités en espagnol et puis par la même occasion, à l’USB, je pourrais continuer à garder mon français, ce qui est important pour moi. »

Pour le reste, en ce qui concerne sa vie professionnelle, si Annika Fajardo ne sait pas exactement quel métier elle veut faire, elle est sûre d’une chose : elle veut aider les gens.

« Soit je travaillerai avec les animaux dans un dog daycare, soit je ferai du travail social notamment avec des enfants ou des personnes âgées, j’aime vraiment ça. Je veux faire quelque chose qui aide les personnes. Je pensais à médecin, mais je déteste les mathématiques et les sciences! »

La solidarité et l’ouverture vers les autres sont donc des valeurs chères à Annika Fajardo. Malgré son jeune âge, elle imagine déjà son avenir tourné vers les autres.

« J’ai beaucoup d’empathie, je peux vraiment lire les émotions, je suis très calme et patiente. Je pourrai vraiment connecter avec les autres et remarquer les petits détails que les gens ne voient pas. Je serai vraiment là pour eux. »