Les élèves du comité ÉMA (Élèves des Minorités et leurs Alliés) du Collège Louis-Riel vous présentent leur série de balados. Dans cet épisode, Sirai Heller et Kiara Pastora discutent du colorisme.
Par Sirai HELLER et Kiara PASTORA
Bien qu’il ait une signification différente du mot racisme, le colorisme est bel et bien un mot qui définit une discrimination communautaire. Sirai Heller et Kiara Pastora commencent ce balado en définissant ce mot qui est peu connu du grand public. Le colorisme est une discrimination qui vise le teint de la peau et qui se manifeste le plus souvent entre les personnes d’une même communauté ethnique. C’est, à savoir, un acte agressif ou d’oppression envers une personne qui possède les mêmes origines et les mêmes racines que vous.
Les élèves du comité ÉMA illustrent le colorisme en parlant de leur histoire personnelle. Le rapport à la famille et aux préjugés de son entourage sera une question abordée par Sirai Heller, qui, en tant que personne mixte, a toujours vu son identité ethnique être remise en question. Que faire quand ta famille te fait comprendre que tu n’es ni du côté des Blancs, ni du côté des Noirs, alors que ton désir d’identification est essentiel à ton développement personnel?
Dans ce balado, le colorisme en milieu scolaire est également évoqué par Sirai Heller, qui dit avoir mal vécu le regard et le jugement de ses camarades de classe. Kiara Pastora, amie de Sirai, va alors questionner dans un dialogue le rapport de son amie à sa propre identité, à ce qui est permis à l’école, en tant que personne mixte, mais aussi au jugement des autres et à celui des enseignants.
Ce balado des élèves du comité ÉMA est aussi un rappel sur la nécessité de s’instruire sur des termes et des situations qui peuvent blesser par maladresse, et c’est également notre devoir, à La Liberté, de donner une voix dans la réalisation et la diffusion de ces messages.
Voici un extrait du balado :
Kiara Pastora : Dans les médias, nous parlons plus souvent du colorisme d’une personne noire envers une autre personne noire ou quelqu’un d’hispanique envers une autre personne hispanique. Mais personnellement, je n’ai jamais entendu une personne mixte parler de ses expériences. Aujourd’hui, nous allons changer ça, et donner une plateforme de diffusion à une personne mixte pour parler de ses expériences. Sirai Heller est ici avec nous. Veux-tu te présenter?
Sirai Heller : Bonjour, je m’appelle Sirai Heller et je suis une fille mixte, comme ma mère est noire, puis mon père est blanc. À cause de ça, j’ai eu beaucoup d’expériences positives ainsi que négatives. Heureusement, ces dernières années, on a commencé à parler et à sensibiliser ces types de problèmes dans notre monde.
Kiara Pastora : Certainement, et c’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui, pour sensibiliser un sujet qui n’est pas très connu, le colorisme. Alors, tu as déjà commencé à parler d’un milieu où il n’y a pas beaucoup de personnes mixtes, veux-tu élaborer encore plus sur la communauté de minorités visibles dans ton école?
Sirai Heller : Comme tu le sais Kiara, nous sommes chanceuses de fréquenter une école très diverse.
Kiara Pastora : Je dirais même une des écoles les plus diverses au Manitoba et où on peut trouver plein de langues, de cultures et de religions.
Sirai Heller : Exactement. Mais malheureusement, ce n’est pas super commun ici d’avoir des personnes comme moi, mixte (noir et blanc). Et ça ce n’est pas un problème, à mon avis, les problèmes commencent lorsque l’on vient d’un milieu où il n’y a pas beaucoup de personnes métissées. Les personnes peuvent très facilement, et souvent malheureusement, être ignorantes.
La suite à écouter ici : Être victime de colorisme