Milya Tétrault, 17 ans, a fini quatre années de secondaire à l’École/Collège régional Gabrielle-Roy. Des années très formatrices qui lui ont permis de savoir ce qu’elle veut faire de sa vie : enseigner.

Par Jonathan SEMAH

Après avoir passé toutes ses années d’élémentaire à l’École Lagimodière à Lorette, le passage à Gabrielle-Roy, située à Ile-des-Chênes, semblait assez impressionnant pour Milya Tétrault. Malgré tout, en 9e année, la jeune adulte de 17 ans avait hâte de rencontrer ce nouveau monde plus mature.

« C’était un peu un changement culturel entre les deux écoles et les deux villages. Il fallait s’habituer, j’entendais plein de nouvelles histoires et je rencontrais beaucoup de nouvelles personnes. J’étais très curieuse de découvrir un monde plus adulte. Les enseignants m’ont rapidement aidé à comprendre comment la vie au secondaire allait être. »

Avec les années, Milya Tétrault a pris de plus en plus confiance en elle. Diplômée depuis quelques semaines, elle revient sur ses années de secondaire.

« Avec le temps, je me suis simplement sentie à ma place. C’étaient quatre années intéressantes et toutes uniques. La 9e, c’était la découverte, 10e et 11e, pas faciles à cause de la COVID-19 et la 12e était très excitante, car je savais que j’allais être diplômée à la fin. »

La pandémie, justement, comme beaucoup d’élèves de cette génération, est une période qui a marqué Milya Tétrault. L’organisation était parfois compliquée entre ses frères et sœurs à la maison et la qualité de la connexion à Internet qui faisait aussi des siennes.

« C’était compliqué d’un point de vue social. J’ai perdu le contact avec certains de mes amis. Scolairement, j’ai été capable de suivre l’enseignement et m’organiser.

« Mais le plus dur, c’était quand même à la maison avec toute ma famille. Je suis la troisième d’une famille de cinq enfants. On se chicanait comme dans n’importe quelle famille, mais c’était amplifié comme on ne pouvait pas sortir.

« La connexion wifi était aussi un grand souci. Chez mon père, nous vivons près de Sainte-Geneviève, la connexion est très lente. Alors qu’on avait tous nous travaux en ligne, ça prenait beaucoup de temps quand on était tous au même moment dessus. »

Passionnée d’histoire

Ce moment instable n’a pourtant pas empêché Milya Tétrault de développer ses passions. À l’école, l’élève a apprécié plusieurs domaines.

« J’ai découvert mon amour pour l’histoire, notamment l’histoire du Manitoba. Je viens d’une famille métisse, alors l’histoire métisse et plus généralement celle des Autochtones m’ont beaucoup intéressée. Ma mère, qui travaille dans ce domaine, ainsi que mon enseignante d’histoire ont été de bonnes inspirations. »

Grâce à cette classe d’histoire, Milya Tétrault comprend mieux le Manitoba d’aujourd’hui. Elle explique que c’est en réfléchissant sur le passé qu’on peut mieux réaliser les enjeux d’aujourd’hui. Sa génération est d’ailleurs de plus en plus touchée et consciente des réalités de notre société.

« C’est important de continuer à partager ses histoires. D’ailleurs, on en apprend encore tous les jours et c’est essentiel pour essayer de réparer les erreurs du passé. Avec les médias sociaux et les choses qui se soulèvent, on voit que les jeunes de mon âge essaient de faire ce qu’il faut pour plus d’égalités, surtout quand on voit des histoires comme celles de George Floyd aux États-Unis ou les pensionnats autochtones au Canada. À l’école, nous avons été bien éduqués à ces sujets. »

Et naturellement, à la rentrée, Milya Tétrault compte poursuivre dans ces domaines. Elle fera ses études à l’Université de Saint-Boniface (USB) pour partager plus tard ses passions à d’autres.

« Je vais commencer avec un baccalauréat en arts puis j’aimerais continuer l’histoire et les langues. Je m’en vais ensuite en éducation pour devenir enseignante.

« J’aime les enfants, j’ai notamment travaillé cet été à la garderie Les Chouettes à Lorette. Donc je sais que veux travailler en élémentaire mais je ne sais pas encore à quel grade j’aimerais enseigner. Éduquer et apprendre à des enfants d’un à quatre ans ou cinq à huit ans, ce n’est pas pareil. Je pense que c’est simplement avec le temps que je vais le savoir. »