Le nombre de vétérans canadiens qui consomment du cannabis thérapeutique a explosé ces dernières années, a détaillé un rapport d’audit, ce qui a un coût de plus en plus élevé pour le gouvernement qui prend en charge le remboursement.

En 2014, 112 vétérans se faisaient rembourser le coût du cannabis à des fins médicales, contre plus de 18.000 au 31 mars 2022, selon des chiffres du ministère des Anciens combattants.

Cela représente 156 millions de dollars canadiens (117 millions d’euros) de dépenses pour cette année, un chiffre qui devrait grimper à plus de 300 millions d’ici 2026.

“De plus en plus de vétérans présentent des demandes de remboursement, soit parce que les traitements conventionnels n’arrivent pas à soulager leur douleur, ou parce qu’ils leur occasionnent des effets secondaires négatifs”, selon un rapport d’audit interne publié cette semaine par le ministère des Anciens combattants et consulté jeudi par l’AFP.

Au sein de la population des vétérans, une “grande majorité” est atteinte de syndrome de stress post-traumatique, ou PTSD.

Or les autorités sanitaires du Canada ont contre-indiqué l’usage du cannabis pour les patients souffrants de tels troubles, relève le rapport. Et une cinquantaine de vétérans bénéficient de ces prescriptions malgré un passif de toxicomanie.

Fin 2020, la plupart de ces quelque 18.000 vétérans (80%) se faisaient rembourser 3 grammes ou moins par jour.

L’audit s’inquiète que “d’importantes lacunes demeurent sur le plan des contrôles internes relatifs à la santé des vétérans et à la gestion du programme”.

Le cannabis a été autorisé à des fins médicales en 2001 au Canada et la version récréative est légale au Canada depuis 2018.

Une centaine de vétérans recevaient également un remboursement pour des antidépresseurs, des antipsychotiques, des benzodiazépines ou encore des opiacés.

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