Le Canada a lancé jeudi un examen très attendu de sa loi sur le cannabis, quatre ans après être devenu la première grande puissance économique à légaliser l’usage récréatif de cette substance.
Le comité doit également passer en revue les contraintes réglementaires pesant sur l’industrie et déterminer si un cadre distinct pour la consommation de marijuana à des fins médicales – qui est légale depuis 2001 – doit être maintenu.
Cet examen réglementaire, qui arrive avec un an de retard en raison de la pandémie, devrait prendre 18 mois.
Pour sa part, l’industrie se plaint de ce qu’elle qualifie de taxes exceptionnellement élevées sur le cannabis, d’une surabondance de magasins – autorisés ou non – et de restrictions en matière de publicité et de marketing qui compliquent la concurrence avec le marché noir.
Lors d’une conférence de presse, le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, a notamment indiqué que les données du deuxième trimestre 2022 montrent que 69% du marché du cannabis est passé de sources illicites à des fournisseurs légaux et réglementés.
L’examen, a-t-il ajouté, aidera le gouvernement à “consolider la loi (sur le cannabis) afin qu’elle réponde aux besoins de tous les Canadiens tout en continuant à déloger le marché clandestin.”
La ministre des Addictions, Carolyn Bennett est quant à elle revenue sur les méfaits du cannabis sur les jeunes et notamment sur les “problèmes de santé mentale comme la dépendance et les troubles liés à l’anxiété et à la dépression”.
Bien que les campagnes de sensibilisation les ont rendus “plus conscients” de ces risques, la ministre a souligné que leur taux de consommation n’a pas diminué depuis la légalisation, comme le gouvernement l’espérait.
Au contraire, il est “resté relativement stable”, a-t-elle déclaré.
Selon des données gouvernementales, 25% de la population, soit 9,5 millions de Canadiens, ont consommé du cannabis en 2021, soit une légère baisse par rapport à l’année précédente.
Ils ont dépensé en moyenne 69 dollars canadiens en marijuana par mois.
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