FRANCOPRESSE – Privés d’électricité, les résidents de nombreuses localités de l’Atlantique ont vécu la journée de dimanche au son des génératrices et des scies mécaniques. Le gouvernement fédéral a déployé des équipes des Forces armées canadiennes pour appuyer au nettoyage des dégâts après le passage de l’ouragan Fiona.

FRANCOPRESSE

La tempête, qui a touché terre au Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, samedi matin, peu après 3 heures, a affecté l’Île-du-Prince-Édouard, les Îles-de-la-Madeleine et la côte ouest de Terre-Neuve-et-Labrador, particulièrement la municipalité de Port-aux-Basques.

En conférence de presse, dimanche après-midi, huit ministres et députés des provinces de l’Atlantique ont fait état de la situation. La députée de Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, Diane Lebouthillier, a fait état des préoccupations des Madelinots. «Des gens, ce matin lorsque j’ai fait des téléphones, me disaient : “Diane, on n’a jamais vu la mer aussi déchainée. Et j’entendais ce matin aussi un homardier, un pêcheur de homards des Îles-de-Cap-aux-Meules, M. Cormier, qui disait, j’ose espérer qu’il y a encore — qu’il y a des gens qui ne croient pas à la crise climatique, pour moi là, c’est impossible avec tout ce qui se passe”».

Déploiement de l’aide fédérale

La municipalité de Port-aux-Basques, la plus durement touchée de Terre-Neuve, a déclaré l’état d’urgence samedi, tout comme la municipalité de Cap-Breton et le comté de Victoria en Nouvelle-Écosse. À l’Île-du-Prince-Édouard, le gouvernement provincial a déclaré l’état d’urgence pour tout son territoire.

«Nous disposons d’environ 100 [militaires] par province pour aider la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador, a précisé la ministre de la Défense Anita Anand, dimanche. Ce nombre peut rapidement fluctuer quand des tâches supplémentaires seront déterminées par les provinces.» Le Québec n’a pas encore déposé de demande d’aide auprès du gouvernement fédéral.

Les infrastructures de pêche, quais, bateaux et résidences ont été lourdement endommagées par les vagues, la pluie et les forts vents. Les rafales ont dépassé les 170 km/h en Nouvelle-Écosse et sur la côte ouest de Terre-Neuve. Plus de 190 mm de pluie se sont abattus sur Osbourne Head, municipalité sur la côte sud de la Nouvelle-Écosse à mi-chemin entre Yarmouth et Lunenburg.

Nouvelle-Écosse

Des équipes de reconnaissance des Forces armées canadiennes sont sur le terrain au Cap-Breton pour évaluer l’ampleur des dommages. «Nous fournirons de l’équipement et du personnel pour aider et rétablir l’électricité, les routes et les ponts là où les autorités civiles de la province ont besoin de notre aide», a précisé la ministre de la Défense.

Île-du-Prince-Édouard

La demande d’aide de la province a été approuvée dimanche pour appuyer au nettoyage des arbres et des débris des routes ainsi qu’au rétablissement de l’électricité. Trois sections de l’Armée canadienne ont été déployées.

Des équipes d’Hydro-Québec sont aussi sur place pour prêter mainforte à la restauration du réseau électrique.

Terre-Neuve-et-Labrador

Les militaires canadiens sont sur place pour évaluer la situation dans l’ouest de l’ile, la partie la plus durement touchée par la tempête.

Une centaine de militaires par province ont été déployés dans chacune des provinces.

Des maisons en bordure de mer dans la petite ville de Port-aux-Basques, sur la côte ouest de Terre-Neuve, ont été emportées par les vagues samedi. Le corps d’une femme de 73 ans, qui avait été vue pour la dernière fois dans sa maison qui a été emportée par les eaux, a été retrouvé dimanche après-midi.

Il s’agirait de la seule personne à avoir perdu la vie au Canada en raison de l’ouragan.

Le gouvernement égale l’aide aux victimes

Justin Trudeau a confirmé samedi que le gouvernement fédéral égalera les dons qui seront envoyés à la Croix rouge pour les victimes de l’ouragan pendant 30 jours.

Le premier ministre a confirmé son intention d’aller visiter les sinistrés au moment opportun. «La visite du premier ministre dans ces communautés ne doit en aucun cas détourner l’attention des premiers intervenants et des personnes qui, en fait, aident à résoudre les problèmes de connectivité, à rétablir le courant et à ouvrir les routes», a tenu à préciser le ministre des Affaires intergouvernementales, de l’Infrastructure et des Collectivités.

Fonds de secours : ouragan Fiona au Canada (Croix Rouge)

Le premier ministre Justin Trudeau et la ministre de la Défense nationale du pays Anita Anand ont fait une mise à jour des conséquences de la tempête Fiona au Canada Atlantique : « Si les provinces demandent davantage d’aide, le fédéral se tient prêt », ont-ils soutenu, le 26 septembre
en conférence de presse. En Nouvelle-Écosse, sur l’Ile du Cap Breton le 25 septembre après midi, une équipe de reconnaissance évaluait les dommages et recensait les
capacités militaires nécessaires. «Si la province le demande, les forces armées canadiennes (FAC) (aideront aussi) à rétablir les ponts, les réseaux routiers et l’électricité », a affirmé la ministre Anand.

Une demande qui a toutefois été faite à l’ile-du-Prince-Édouard, et approuvée par le gouvernement fédéral : « Les FAC ont été déployées sur le champ pour aider à rétablir l’électricité et les routes. Plus de 100 militaires sont arrivés dans la province au cours de la nuit », a-t-elle assuré.

À la demande de la province de Terre-Neuve-et-Labrador au gouvernement fédéral, le navire Margaret Brook quittera St. John’s pour vérifier le « bien-être » de quatre localités de la côte sud dès demain, a informé la ministre Anand. Elle a également précisé que les forces aériennes
étaient en train d’aider actuellement sur la côte ouest de la province

Enfin, aux iles-de-la-Madeleine, l’aide n’a pas encore été demandée par le Québec. « Les rangers font des mises à jour pour qu’on reste prêts à aider si la province le demande », a précisé Anita Anand.

Interrogés en conférence de presse sur la question de savoir si le nombre de 100 militaires envoyés dans chaque province suffisait, le premier ministre et la ministre Anand ont réitéré que « les ressources étaient prêtes » si les provinces avaient des demandes en fonction de besoins
spécifiques, ajout de forces militaires inclus.