Cynthia Côté, 21 ans, est une arbitre manitobaine. Encore en formation, celle qui continue ses études de psychologie en parallèle, espère s’améliorer. Ses compétences ont d’ailleurs été remarquées par Hockey Canada qui lui a remis une bourse pour la soutenir dans ses études et son envie de devenir arbitre. 

Par Jonathan SEMAH

Au cours de la saison de hockey 2019/2020 au Canada, il y avait un peu plus de 30 000 arbitres enregistrés. Seulement 2 500 d’entre eux étaient des femmes. Si le plus haut niveau du hockey nord-américain a encore du chemin pour une intégration plus large des arbitres féminins, ce n’est pas une question qui inquiète plus que ça Cynthia Côté. 

La jeune arbitre, diplômée de l’École Saint-Joachim à La Broquerie, espère bien se faire sa place. 

« À 13 ans, il y avait une opportunité pour une formation d’arbitre. Je me suis dit que ça me ferait plus de temps sur la glace. Mon père m’a encouragé et me disait que ça ferait une bonne première job. C’était à temps partiel pendant l’hiver, j’ai alors suivi ce cours. C’était vraiment le fun. »

Du fun à quelque chose de plus sérieux, il n’y a qu’un pas pour Cynthia Côté. À 18 ans, les choses se sont accélérées. 

« J’avais commencé ma première année à l’Université Saint-Boniface (USB) et je ne savais pas si j’allais avoir beaucoup de temps pour continuer. Mais en même temps, on commençait à me proposer d’arbitrer des jeux avec plus d’intensité et d’un plus haut au niveau. C’est devenu vraiment intéressant, plus sérieux et j’ai vraiment eu envie de m’améliorer en tant qu’arbitre. Je me suis vraiment rendu compte que cette expérience pouvait m’offrir plus de responsabilités que je ne le pensais. »

Pour améliorer ses compétences, Cynthia Côté a su s’entourer des meilleurs. Amy Martin, originaire de Stonewall au Manitoba, qui a notamment récemment été arbitre pour le championnat mondial féminin des moins de 18 ans, a beaucoup aidé la jeune arbitre. 

« J’ai parlé avec elle, j’ai vu toutes les opportunités qu’elle avait de partout au Canada. J’ai trouvé ça cool et ça m’a donné envie de suivre son chemin. J’ai travaillé fort, j’ai écouté mes superviseurs et j’ai eu la chance d’arbitrer des parties dans les ligues plus hautes. Amy a été un mentor pour moi. »

Depuis ses 18 ans, Cynthia Côté enchaîne donc les compétitions de plus en plus importantes. Les moins de 15 ans chez les garçons, les moins de 18 ans chez les filles, des parties au niveau provincial ou encore dans d’autres régions au Canada, Cynthia Côté n’aurait jamais imaginé faire autant de choses en devenant arbitre. 

« C’est un rêve certainement! Je ne pensais pas que ça aurait pu m’arriver. Quand j’ai été choisie pour arbitrer de grandes compétitions, je n’y croyais pas. Tout ça me donne envie de continuer et me donne plus d’objectifs à atteindre encore. »

| Un quotidien très occupé

Pour compléter la belle saison 2021-2022 qu’a vécue Cynthia Côté, elle a été invitée durant le mois d’août à Calgary pour participer au Programme d’Excellence d’Hockey Canada. Encore une occasion pour s’améliorer. 

« Il y avait des activités sur la glace, mais aussi hors de la glace comme des cours théoriques. On a aussi arbitré des jeux de l’équipe nationale féminine qui faisait son camp de développement. »

Hockey Canada croit d’ailleurs beaucoup en Cynthia Côté. L’organisme sportif lui a octroyé 3 000 $ dans le cadre de la bourse d’études commémorative Kenneth-R.-Stiles. 

« J’étais vraiment très contente quand j’ai appris que j’avais eu cette bourse. Cet argent va m’aider pour mes études et trouver l’équilibre entre l’université et mes activités d’arbitre. »

En effet, les journées de Cynthia Côté sont très chargées. Entre ses études à l’Université du Manitoba et son rôle d’arbitre, il faut trouver un juste milieu. Selon l’étudiante, la clé, c’est l’organisation. 

« Parfois, c’est difficile! Mais j’ai toujours été une personne très occupée. D’ailleurs, j’aime mieux ça que l’inverse. J’ai des horaires très organisés, ça m’aide beaucoup. Et puis honnêtement, être sur la glace, c’est très déstressant et ça m’apaise quand j’ai de l’énergie à dépenser. »

Parfois même, Cynthia Côté n’a pas à choisir. Celle qui fait des études pour devenir psychologue utilise de temps en temps ce qu’elle apprend à l’université sur la glace pour tempérer certains comportements. 

« En plus de mes études, j’ai été moi-même sportive, donc je peux comprendre les émotions que peut créer le jeu. Je vois venir la frustration chez certains joueurs et je l’anticipe. Ça m’aide aussi moi-même à rester calme dans des situations tendues. En tout cas, pour l’instant, j’espère continuer le plus longtemps possible mes études et en même temps cette activité d’arbitre. »