FRANCOPRESSE – Dans un souci d’inclusivité et de reflet plus juste de la francophonie canadienne, le Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF) devient le Centre de recherche sur les francophonies canadiennes. L’organisme vise à être mieux connu et à mettre en valeur ses nouveaux objets d’études à travers la nouvelle identité.

Diana Ombe — Francopresse

D’après la directrice générale du CRCCF, Lucie Hotte, l’organisme a passé plusieurs années sans un logo personnalisé ou une image de marque définie. Après avoir effectué un sondage informel auprès des étudiants de l’Université d’Ottawa, le Centre a conclu que l’image perçue par les étudiants ne représentait pas son image réelle.

« Beaucoup de francophones ne s’identifient pas au terme canadien-français. Que ce soit les Québécois, les nouveaux arrivants ou les peuples autochtones de langue française, tous ne semblent pas se retrouver avec cette terminologie. Nous avons donc décidé d’opter pour un nom plus inclusif qui saura rejoindre tout le monde », déclare Lucie Hotte qui croit que cette nouvelle image permettra une meilleure compréhension du Centre et de sa mission dans la francophonie canadienne.

Nouveau logo du CRCCF. (Image : Courtoisie)

Le nouveau logo se veut une représentation des trois secteurs d’activités : la recherche, les archives et les publications. Les guillemets français font référence à la langue et au dialogue à l‘image de l’importance de la collaboration entre les différents acteurs en francophonie.

« [Le logo] est attrayant et captivant. Il permettra d’attirer les gens sur nos publications et nos communiqués de presse. On veut que les jeunes se souviennent de nous à travers ces signes topographiques. Pour nous, cette nouvelle image est une réelle plus-value », ajoute madame Hotte.

« SOS Montfort », un combat toujours d’actualité

Dans le cadre de sa programmation annuelle, le CRCCF a présenté, les 22 et 23 septembre, un colloque sous le thème « Le “moment Montfort” dans la francophonie canadienne, 25 ans plus tard » afin de revenir sur l’impact de cette crise dans la consolidation des droits des communautés francophones en Ontario.

« La lutte pour l’hôpital Montfort est un combat important qui s’inscrit dans l’histoire des communautés franco-ontariennes. Au cours des dernières années, ces mouvements de contestation n’ont cessé de croitre. Cette thématique tombe à pic vu que la défense des droits linguistiques est toujours d’actualité », explique Lucie Hotte.

Pour la chercheuse Linda Cardinal, la crise pour la sauvegarde de l’hôpital Montfort a été à l’origine d’un mouvement de défense élargi.

« [SOS Montfort] a été un levier pour les avancées sur la santé en milieu collégial et universitaire. Dans un premier temps, il a créé un espace de débat sur les réalités des francophones en milieu minoritaire. Par la suite, il a rappelé l’importance des institutions pour les Franco-Ontariens », explique-t-elle.

Linda Cardinal. (photo : Gracieuseté)

Linda Cardinal, récompensée par le CRCCF

Le CRCCF a d’ailleurs récompensé Linda Cardinal pour ses travaux sur les régimes linguistiques comparés, le constitutionnalisme, la citoyenneté et les minorités en lui remettant le Prix du CRCCF.

« C’est un honneur de recevoir ce prix. Recevoir cette distinction d’une université où j’ai travaillé pendant 30 ans, c’est une belle reconnaissance », s’exalte Linda Cardinal.

Professeure émérite à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa et membre du Centre d’études en gouvernance, elle a été titulaire de la chaire de recherche sur la francophonie et les politiques publiques de l’Université d’Ottawa de 2004 à 2019.

Actuellement vice-rectrice adjointe à la recherche et professeure à l’Université de l’Ontario français (UOF), Linda Cardinal souhaite, à travers ses recherches, sensibiliser les instances gouvernementales sur la situation des francophones en minoritaire.

« J’espère que par mes travaux, j’ai pu faire avancer la connaissance que l’on peut avoir de la francophonie au Canada. Je voudrais sensibiliser le monde sur la présence des francophones sur l’ensemble du territoire canadien et non juste au Québec », explique-t-elle.

Selon Linda Cardinal, les chercheurs doivent communiquer des données utiles sur l’ensemble des communautés francophones, si l’on souhaite mettre en lumière les enjeux sociaux qui affectent ces derniers.