C’était une première pour le Théâtre Cercle Molière (TCM). Leur collecte de fonds annuelle a changé de modèle pour s’offrir un nouvel élan et pour correspondre davantage aux valeurs que le TCM défend.
Par Ophélie DOIREAU
C’une centaine de personnes qui était réunie le 17 septembre au TCM pour participer à L’Escapade, la nouvelle collecte de fonds de l’un des plus vieux théâtre en français du Canada. Le gala du homard est de l’histoire ancienne comme le souligne Geneviève Pelletier, directrice artistique et générale.
« C’est toujours une prise de risque quand on change un format. Je me demandais si les gens allaient adhérer. Et finalement, on a reçu les premiers commentaires et c’est hyper positif.
« Depuis plusieurs années, je me questionnais sur le gala du homard : Est-ce que c’est un évènement qui représentait vraiment le TCM? Est-ce que c’est un évènement qui met vraiment au premier plan les valeurs qu’on promulgue comme l’innovation, l’accessibilité, l’accueil, l’hospitalité et la créativité? Il y avait ce sentiment qu’on faisait quelque chose juste parce qu’on le faisait. »
En ce sens, L’Escapade a répondu aux attentes. Les quatre salles avec des thèmes propres ont su mêler créativité et gastronomie.
Après le repas au TCM, ce sont quelque 250 personnes qui étaient réunies à la salle Jean-Paul Aubry du Centre culturel franco-manitobain pour la soirée Dessert Disco.
Un chiffre moindre que les années précédentes mais que ne regrette pas Geneviève Pelletier. « On le savait que la capacité de l’expérience était moindre. Le gala du homard se déroulait dans une salle où on pouvait accueillir presque 1 000 personnes. Mais on voyait un déclin dans le nombre de billets vendus autant en présentiel que le Galamaison.
« Il faut prendre tous ces éléments en compte. De plus, l’impact écologique avec le gala du homard est immense. Le prix du homard a plus que quadruplé dans les dernières années. » En 2022, il faut compter 20 $ pour une livre de homard.
Geneviève Pelletier reprend : « Nos attentes financières étaient moindres aussi. Dans le sens où on savait que c’était une première. Dans nos prévisions, la marge était moindre parce que la capacité était moindre aussi.
« Dans le gala du homard, il faut réaliser que, certes, il y avait beaucoup de monde. Mais les coûts nous revenaient entre 40 000 et 50 000 $ par année. C’était des coûts importants qu’on a pu récupérer sur la location de la salle. Ce sont nos équipes qui se sont occupés de l’organisation. Lors du gala du homard, la majorité de l’argent se faisait aux ventes à l’encan. »
Geneviève Pelletier souligne aussi l’impact de la pandémie sur l’organisation. « Nous sommes toujours en pandémie. Avant, il y avait des lots plus gros qui étaient liés aux voyages. Tous ces secteurs ont été profondément impactés par la pandémie, ce n’est pas nécessairement le temps d’aller chercher des prix autour de ces évènements. »
Geneviève Pelletier reste confiante. « Dans les dernières années, on a été hyper chan-ceux. Nous avons un fonds de dotation assez important qui nous donne un retour sur investissement généreux. Avec les taux actuels, qui sont autour de 5 % voire 7 %, sur un fonds de 1,2 millions $, ça laisse une marge de manoeuvre. Donc on peut aller chercher dans ce fonds.
« On peut aussi compter sur la billetterie équitable. Les gens sont très généreux ce qui permet en bout de ligne, ils paient plus cher et on peut offrir des billets. Sur notre billetterie, on peut aussi arrondir les sommes pour donner une partie au TCM.
« Je trouve qu’aujourd’hui c’est plus facile de donner à des oeuvres de charité que par des levées de fonds. »
La directrice artistique et générale du TCM compte évidemment sur l’appui du public pour attirer davantage de monde l’année prochaine à leur collecte de fonds. « C’est ce qu’on s’était dit avec Sol [Desharnais]. On voulait un évènement qui allait se répandre de bouche à oreille. Je pense que de ce côté-là, le pari est répondu.
« On prépare déjà une réunion pour faire le point et pour réfléchir au prochain évènement de l’année prochaine. Pour être capable de créer quelque chose qui va plaire.
« Cette année, on a commencé un peu plus tard pour cause de pandémie. C’est vers avril qu’on a réfléchi au concept. »