L’organisme ChezRachel oeuvre depuis plus de 30 ans pour venir en aide aux femmes et aux enfants victimes de violence familiale. L’hébergement de deuxième étape poursuit sa mission en continuant de compter sur la générosité des personnes.
Par Ophélie DOIREAU
Initiative de journalisme local – Réseau.Presse – La Liberté
Lors de leur AGA du 4 octobre dernier, la directrice générale de l’organisme a pu faire le point sur l’année qui venait de s’écouler. Sonia Grmela a pu montrer les quelques réussites de l’organisme. « On était dans une année considérée par nos bailleurs de fonds comme une année post-COVID, bien que ce n’était pas vraiment le cas.
« Grâce à du financement d’Hébergement femmes Canada, on a pu agrandir nos espaces communs. Ces espaces communs permettent de faire des activités en groupe avec les femmes, avec leurs enfants. On peut aussi faire du councelling dans cet espace.
« On peut maintenant accueillir nos participantes qui ont besoin d’un suivi. Ou encore on peut accueillir des femmes qui ne résident pas chez nous et qui ont besoin d’être accompagnées vers le bon espace ou qui ont simplement besoin de councelling. »
Cependant, ChezRachel reste un organisme à but non lucratif et comme pour beaucoup de ces organismes, le recrutement est un enjeu comme en parle Sonia Grmela. « On aimerait recruter une nouvelle conseillère. Mais on a de la difficulté. Il y a beaucoup de facteurs.
« En ce moment, c’est difficile de recruter de manière générale. Cependant, nous avons nos propres facteurs qui freinent le recrutement. Par exemple : nos employé.es doivent être bilingues. Les personnes qualifiées bilingues qui veulent travailler dans un organisme à but non lucratif sont rares. En effet, les salaires et les avantages ne sont pas compétitifs.
« Outre le recrutement, il s’agit aussi de retenir nos employées. On recrute du monde, elles acquièrent de l’expérience et comme elles sont bilingues, elles cherchent un nouvel emploi avec de meilleurs avantages et de meilleurs salaires. »
Actuellement ChezRachel compte trois employées à temps plein dont une conseillère et deux autres conseillères temporairest. Sonia Grmela est elle même conseillère, elle doit cependant s’occuper de la gestion de l’organisme. La directrice générale de l’organisme invite alors le gouvernement fédéral et provincial à être conscient de ce défi. « Il faut des services en français. Mais il faut un appui pour y parvenir. On cherche à développer un nouveau poste de conseillère, cependant il faut s’assurer qu’on aura les revenus nécessaires pour rémunérer ce poste. »
Depuis près de 15 ans, le financement du gouvernement provincial n’a jamais aug-menté pour l’organisme. Ce financement est de 127 700 $ pour l’organisme qui a un budget d’environ 357 000 $. « Le gouvernement provincial est à l’écoute. On nous a dit qu’il travaillait dessus. C’est quelque chose qui sera à suivre. »
Sonia Grmela tient à remercier en particulier son CA (1) et la générosité de la communauté. « On a un CA extrêmement engagé qui travaille très fort et nous aide à tous les niveaux.
« On doit dire que grâce au cahier spécial réalisé par La Liberté au mois de décembre 2021, on a été mis un peu sous les projecteurs. Des personnes qui ne nous connaissaient pas vraiment, ont pu en apprendre davantage sur ChezRachel et notre mission. On a gagné en visibilité.
« Il y a eu comme un effet boule de neige puisqu’ensuite au printemps, Francofonds et Radio-Canada Manitoba nous ont choisi pour être le bénéficiaire du médiathon. Près de 82 000 $ ont été récoltés qui ont servi à la rénovation du bâtiment.
« C’est du fond du coeur que je remercie tout le monde pour leur générosité. En particulier Jean-Pierre Parenty et Simon Schaubroeck qui ont été comme des parrains pour le travail que l’on réalise. »
(1) Le nouveau CA est composé de Odette Delisle, Jeannine Govia, Jozianne Carrière-Khan, Isabelle Garand, Halimatou Ba, Jean- Michel Molin, Lindsay Rakowski, Brigitte Arondel-Parent et Simon Schaubroeck.