Le Canada prévoit un déficit moins élevé qu’attendu en 2022-2023, a indiqué jeudi la ministre des Finances, en admettant toutefois que la perspective d’une récession se rapprochait sur fond d’inflation record.

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Le gouvernement canadien table sur un déficit de 36,4 milliards de dollars canadiens (27 milliards d’euros) contre 52,8 milliards en avril. Le gouvernement Trudeau prévoit également, pour la première fois, un retour à l’équilibre en 2027-2028.

“Le Canada ne peut pas éviter le ralentissement mondial. Pas plus que nous n’aurions pu empêcher le Covid-19 d’atteindre nos côtes”, a toutefois déclaré Chrystia Freeland, vice-Première ministre du Canada et ministre des Finances, dans son discours.

Dans un “scénario pessimiste”, Ottawa envisage ainsi que le Canada pourrait entrer “dans une légère récession au premier trimestre de 2023”, indique la mise à jour économique.

Le gouvernement a également annoncé une série de nouvelles mesures comprenant des investissements ciblés pour les travailleurs à faibles revenus, la fin des intérêts sur les prêts étudiants et ceux des apprentis d’ici avril 2023 ainsi que la réduction des frais de transactions liés aux cartes de crédit pour les petites entreprises.

Chrystia Freeland a aussi dévoilé des crédits d’impôts à l’investissement pouvant aller jusqu’à 30 % pour les technologies propres et l’hydrogène propre.

Pour contrebalancer ces investissements, le gouvernement compte introduire une taxe de 2 % sur les rachats d’actions par les entreprises publiques pour s’assurer qu’elles “paient leur juste part”.

Cette nouvelle taxe dont les détails doivent être annoncés dans le prochain budget fait écho à une mesure similaire introduite récemment aux Etats-Unis.

Dans son allocution, la ministre a tenu à souligner que ces dépenses ne viendraient pas alimenter l’inflation galopante qui touche le pays.

“Nous offrons des mesures ciblées pour alléger l’inflation”, a indiqué Chrystia Freeland, ajoutant que “pendant que la Banque du Canada lutte contre l’inflation, nous ne compliquerons pas son travail”.

La semaine dernière, la banque centrale canadienne a rehaussé pour la sixième fois consécutive son taux directeur, passant de 0,25 % en janvier à 3,75 %.

Le taux d’inflation a légèrement ralenti pour le troisième mois consécutif pour s’établir à 6,9 % en septembre, après un pic record de 8,1 % en juin.

Les conservateurs, principale opposition, accusent régulièrement le gouvernement de trop dépenser, gonflant ainsi l’inflation et faisant par la même augmenter le coût de la vie.

En avril, le gouvernement canadien avait dévoilé un budget resserré après deux années de pandémie qui ont entraîné des milliards d’aides et de dépenses exceptionnelles.

Dans ses perspectives parues en octobre, le Directeur parlementaire du budget prévoit “un net ralentissement de la croissance du PIB réel du Canada pendant la seconde moitié de 2022 et une faible croissance tout au long de 2023”.

Initialement estimée à 3,9 %, la croissance du PIB devrait tomber à 0,7 % en 2023, selon les estimations du gouvernement (3,2 % actuellement).

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