Le club manitobain, Attack Basketball, est devenu le premier club canadien à obtenir la certification du programme de vérification de Basketball Canada. Un programme national qui s’inscrit dans un momentum où la confiance envers les clubs et associations de sports a besoin d’être rétablie.

Par Ophélie DOIREAU

Initiative de journalisme local – Réseau.Presse – La Liberté

Alors que la controverse entoure encore Hockey Canada, il convient de rappeler que ce n’est pas la seule discipline qui a été touchée par des scandales les dernières années. Natation artistique Canada avait été attaqué par une action collective par cinq anciennes membres en 2021 qui alléguent avoir été victimes d’harcèlement psychologique, sexuel, racial et de négligences. Trente sept athlètes de rugby féminin avaient dénoncé en 2021 sur les réseaux sociaux le climat de harcèlement et de violences psychologiques chez Rugby Canada. Plus récemment, Water Polo Canada lançait une enquête interne indépendante à la suite d’une poursuite au civil. Quatre anciennes joueuses de l’équipe nationale avaient déposé une plainte pour dénoncer des abus survenus entre 2004 et 2016.

Un climat toxique qu’il est nécessaire de combattre. C’est dans cette optique que Basketball Canada a mis en place un programme de vérification. Sandy MacIntosh, directeur du Développement du système et d’adhésion, détaille. « Nous travaillons sur ce programme depuis un moment en partenariat avec les organismes de sports provinciaux et territoriaux.

« Ce programme a été pensé pour unifier le paysage du basketball à travers le pays. Il va donner un cadre de travail minimum pour les associations, club et groupes communautaires. Ce programme cherche à élever les standards minima en ce qui concerne plusieurs aspects du basketball.

« Il y avait comme un besoin au travers du pays pour un cadre de compétences commun à tous. Chaque organisme de sport provincial ou territorial avait ses propres standards qui étaient différents d’une province à l’autre. On ne remplace pas ce travail existant. On vient le compléter en le rehaussant. »

Pour commencer leur travail, Basketball Canada a défini trois piliers incontournables : le sport sécuritaire (équité, diversité et inclusion), les compétences techniques et la gouvernance et administration. Sandy MacIntosh insiste sur quelques éléments pour obtenir la vérification. « Au printemps, nous avons lancé un projet pilote avec quelques clubs du pays. Nous avons eu leur retour et nous avons pu ajuster la vérification.

« Il y a un formulaire en ligne qui permet à un club d’indiquer à Basketball Canada leur intérêt pour cette vérification. Ensuite, Basketball Canada va vérifier que tous les standards sont remplis par le club ou l’association.

« Par exemple pour le pilier sur un sport sécurité (équité, diversité et inclusion), on s’assure que le club ou l’association ait une politique de sécurité, un code de conduite, une politique de vérification des antécédents des entraîneurs. La liste peut être longue pour tous les piliers. Mais ce sont des standards qui ne sont pas négligeables peu importe la taille du club, de l’association ou bien du groupe communautaire qui joue au basketball.

« Certains clubs ont besoin de plus de travail parce qu’ils reviennent de plus loin. Il arrive que ce travail demande quelques semaines. Les clubs et les associations sont les bienvenus de nous demander notre aide pour voir avec eux un plan de match pour élever leurs standards. »

Une vérification qui aura lieu annuellement pour s’assurer que les clubs et les associations rencontrent tou-jours les standards comme le souligne Sandy MacIntosh. « Au moment où les clubs ou associations doivent renouveler leur adhésion auprès des organismes de sport provinciaux ou territoriaux, on verra avec eux pour renouveler cette vérification également. Une fois que le club ou association aura fait le gros du travail, les années de renouvellement devraient se dérouler correctement. »

Avant même le lancement officiel de ce programme de vérification, le club manitobain Attack Basketball était le premier club à être vérifié, un pas qui allait de soi pour l’un des entraîneurs, Sukhvir Singh. « C’était une étape naturelle pour notre club. On voulait être plus légitime à un niveau national, c’est le résultat des efforts qu’on a mis en place durant les dernières années.

« Nos entraîneurs ont suivi une formation spécifique pour répondre aux exigences de cette vérification. Aucun nouvel entraîneur ne pourra rentrer dans le club tant qu’il n’aura pas fait l’objet d’une vérification en suivant la liste de contrôle de Basketball Canada.

« Avoir cette vérification permet aussi aux parents d’être rassurés quelque part. Ils savent que leurs enfants sont entourés par des bons mentors. Ils peuvent avoir confiance en nous. »