Après le Recensement de 2021 publié en août dernier, ce sont de nouveaux chiffres très attendus qui ont été dévoilés ce jour par Statistique Canada. Ces chiffres, les premiers du genre, permettent un portrait plus clair de la scolarisation dans les langues officielles minoritaires.

L’organisme gouvernemental a donc ajouté de nouvelles questions au dernier recensement permettant notamment de dénombrer les enfants admissibles à l’instruction dans la langue officielle minoritaire selon les critères de la Charte canadienne des droits et libertés

Pour rappel, les personnes ayant droit à l’éducation de leurs enfants dans la langue officielle de la minorité sont les citoyens canadiens qui satisfont à au moins l’un des trois critères énoncés à l’article 23 de la Charte, soit :

« 1) les personnes dont la langue maternelle, soit la première langue apprise et encore comprise, est celle de la minorité de leur province ou territoire de résidence. Au Québec, le critère de la langue maternelle ne s’applique pas. Ce sont les deux critères suivants qui s’y appliquent.

2) les personnes qui ont reçu leur instruction, au primaire au Canada, en anglais pour les résidents du Québec ou en français pour les résidents de l’extérieur du Québec. L’instruction peut avoir été reçue n’importe où au Canada, peu importe la province ou le territoire de résidence actuelle. L’instruction en français n’inclut pas les programmes d’immersion en français puisqu’il s’agit de programmes d’enseignement du français langue seconde offerts par les écoles de langue anglaise.

3) les personnes dont un enfant a reçu ou reçoit son instruction, au primaire ou au secondaire au Canada, en anglais pour les résidents du Québec, ou en français (à l’exclusion des programmes d’immersion en français) pour les résidents des autres provinces et des territoires. »

C’est donc en 2021, 897 000 enfants de moins de 18 ans au 31 décembre 2020 qui étaient admissibles à l’instruction au primaire et au secondaire dans la langue officielle minoritaire, en anglais au Québec (304 000) et en français ailleurs dans le pays (593 000). Cela représente quasiment 1 enfant sur 8 au Canada.

Quelques autres faits saillants sont à relever dans le document de Statistique Canada.

L’Ontario (350 000), l’Alberta (67 000), la Colombie-Britannique (56 000), le Nouveau-Brunswick (49 000) et le Manitoba (30 000) comptaient les plus grands nombres d’enfants admissibles à l’instruction en français parmi les provinces et les territoires au Canada hors Québec.

Parmi les 30 000 Manitobains concernés, 22 000 viennent de Winnipeg. À noter que selon des informations partagées sur le site web de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM), quelque 5 900 élèves, de la maternelle à la 12e année sont inscrits dans les écoles de la DSFM.

Enfin, Statistique Canada précise que ces résultats seront à nouveau affinés dans quelques semaines. « Des produits de données supplémentaires seront rendus disponibles au cours des prochains mois, et ce, dès le 15 décembre 2022. Parmi eux, le Profil du recensement comprendra notamment le nombre d’enfants admissibles à l’instruction dans la langue officielle minoritaire à l’échelon local. De nouveaux tableaux de données permettront d’obtenir les résultats relatifs à la langue d’instruction selon diverses caractéristiques et régions géographiques. »

 Plus d’informations à retrouver dans notre journal du 07 décembre.