FRANCOPRESSE Le Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes a déposé, mercredi 14 décembre, son rapport sur la violence faite aux femmes et aux filles autochtones dans le contexte des projets d’exploitation des ressources.

Camille Langlade — Francopresse

Lors de la conférence de presse, les membres du Comité permanent de la condition féminine ont présenté leur rapport pour lutter contre la violence dont sont victimes les femmes, les filles et les personnes bispirituelles autochtones.

Dans le cadre de cette étude, le Comité a entendu plus de 70 témoins. Le rapport propose 15 recommandations pour assurer la sécurité de ces personnes et pour que le gouvernement du Canada garantisse l’application des droits des autochtones.

Le Comité recommande notamment aux sociétés d’établir un mécanisme de suivi pour le signalement des cas de harcèlement et de violence. Parmi les autres axes évoqués par le document : la mise en place de formations obligatoires pour les travailleurs ou encore un meilleur accès au logement et aux transports.

ENCADRÉ

Ce rapport doit répondre aux appels à la justice de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. En 2019, l’Enquête avait conclu que les projets d’exploitation des ressources pouvaient exacerber le problème de la violence à l’égard des femmes et des filles autochtones. Notamment par les problèmes que posent les travailleurs migrants, les horaires rotatifs, la violence fondée sur le genre en milieu de travail, la toxicomanie et les dépendances, ainsi que la précarité économique.

Un rapport unanime et transpartisan

Le Comité s’est félicité d’avoir pu travailler de façon transpartisane et unanime. « C’est puissant, qu’à la lumière du génocide qui continue contre les femmes et les filles autochtones que notre communauté, nous ayons pu travailler ensemble et de façon unanime pour envoyer un message clair : que la violence contre toutes les femmes […] doit cesser », a déclaré Leah Gazan. La députée NPD du Manitoba a indiqué qu’il devait y avoir une « tolérance zéro » quant à ce genre de violence.

Elle a également évoqué la disparition de deux femmes autochtones à Winnipeg et le manque d’action « qui fait en sorte qu’il y a énormément de désespoir dans les peuples autochtones ».

Les membres du Comité ont en outre souligné la nécessité pour les gouvernements, mais aussi les entreprises, de respecter la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones ainsi que les droits et libertés de la personne, inscrits dans la Constitution . Y compris sur les terres et territoires autochtones où elles exploitent leurs ressources. « Les privilèges des entreprises ne supplantent pas les droits de l’homme, cela inclut les droits des personnes autochtones », a affirmé Leah Gaza.

« Les entreprises ont l’obligation de défendre les droits de la personne et cela inclut les femmes et les filles autochtones et les personnes bispirituelles », a insisté la députée, citant au passage le projet de loi C-15 sur Loi concernant la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Sonia Sidhu
Sonia Sidhu est députée du parti Libéral de la circonscription Brampton-Sud en Ontario. (Photo : Capture d’écran CPAC)

Mais « la lutte contre ce génocide continue », a rappelé Leah Gaza. « Nous devons continuer d’écouter et de consulter les peuples autochtones et demander l’avis des femmes qui ont subi des actes de violence. […] Notre travail va se poursuivre et nous allons prendre d’autres mesures pour garantir que toutes les femmes seront à l’abri de ces violences », a assuré la vice-présidente du Comité Sonia Sidhu, du Parti libéral.

Et la députée du Bloc québécois Andréanne Larouche d’ajouter : « J’espère maintenant que notre rapport sera utilisé, qu’il y aura la volonté politique de mettre en application. Parce que les recommandations, il y en a déjà qui sont connues. »