Le vernissage aura lieu le 16 février entre 19 h et 21 h. La série, d’une cinquantaine de pièces, invite son audience à regarder le monde extérieur. 

Poète, auteur, monteur de spectacles, c’est aujourd’hui en tant que peintre que Sébastien Gaillard, ou Seream lorsqu’il est l’artiste, vous invite à découvrir son exposition En dehors! 

Dans le Studio de la Maison des artistes visuels francophones du Manitoba, c’est une cinquantaine de toiles qui seront exposées et hors de question de faire du réchauffé : « Toutes les pièces sont nouvelles. Mon style évolue en permanence, le confort et la routine, ça ne me sied guère », admet l’artiste originaire de Haute-Savoie. 

Pour autant, cette nouvelle exposition vient se placer dans la continuité de sa série précédente : Exode urbain présentée en 2020. Mais en trois ans, le propos a eu le temps d’évoluer. 

À travers sa série, Seream nous invite à regarder vers l’extérieur, « en dehors du cadre ». Une nécessité pour ce peintre poète qui déplore sa société contemporaine assujettie par les « écrans » et les nouvelles technologies. À propos de ces dernières, sa position est claire : « Il y a assez de technologies, ça suffit. La peinture, ça se vit, c’est comme le spectacle vivant. L’émotion n’existe que dans le réel. » 

Le fruit d’une réflexion 

« Malgré cette abondance de réseaux sociaux, nous nous apercevons que ce sont des milliards d’individus qui sont assez seuls finalement. Ce qui m’intéresse, c’est cette zone du dehors laissée à l’abandon, dans laquelle on a besoin de se rendre parce que c’est là que se passe la vie. Elle pousse encore, malgré tout ce qu’il se passe, malgré cette existence qui se fait de moins en moins délicate. » C’est autour de ses observations et réflexions, à la fois tranchantes et inquiètes, que cette nouvelle série s’est construite au fil du temps. Car Sébastien Gaillard ne s’arrête jamais et peint ou dessine tous les jours. S’il présente une cinquantaine de toiles, un tas d’autres resteront chez lui du 16 février au 4 mars. 

La figuration libre, c’est une peinture qui ne renie pas ses instincts primitifs. C’est de l’art brut, c’est une quête de liberté. 

Sébastien Gaillard

Figuration libre 

Alors à quoi faut-il s’attendre? « Je travaille à l’acrylique, j’ai travaillé sur 22 petites pièces qui représentent les arcanes majeurs du tarot de Marseille. Les trente autres sont des toiles de peintures sur châssis classique de taille standard. » 

En ce qui concerne le contenu des toiles, leur fabrication, Seream est un fervent adepte de la figuration libre. À travers ce mouvement artistique né au début des années 1980, Sébastien Gaillard s’impose ses propres contraintes : « La figuration libre, c’est une peinture qui ne renie pas ses instincts primitifs. C’est de l’art brut, c’est une quête de liberté. » Ce sont des oeuvres très colorées, les toiles sont peintes jusqu’à saturation, « tout est occupé. » 

Et pour donner forme à ses inspirations, le Canadien d’adoption ne souffre d’aucunes limites : « Je m’inspire de toutes les cultures. Ça peut être une scène religieuse, mythologique, c’est plein d’anachronisme et de métissage. » 

Autodidacte, c’est à force de travail que Seream a su trouver sa patte artistique. « Ça a été le plus dur, admet-il. » Dans tout ce mélange artistique, l’artiste parvient à exprimer un langage visuel qui lui est propre. 

Même s’il occupe le Studio du bâtiment historique du boulevard Provencher en tant qu’artiste peintre, Sébastien Gaillard n’a pas pour autant oublié son amour pour la poésie. À l’occasion du vernissage, il invite les gens à venir boire un verre de vin et prévoit de proposer une ou deux lectures « ou des performances, nous verrons le 16. »