Le financement conjoint permettra de construire un nouveau complexe qui regroupera deux installations : un aréna et une bibliothèque. 

Le projet coûtera 11 millions de $. La construction du nouveau centre est le résultat d’un investissement tripartite partagé par les différents ordres de gouvernement. Il a notamment été possible grâce au Programme d’infrastructure Investir dans le Canada (PIIC). Dans le détail : 4,4 millions $ provenant du gouvernement fédéral, 3,6 millions $ par le provincial et 2,9 millions $ par le municipal. 

Après deux mandats comme conseiller municipal, Armand Poirier est devenu lors des dernières élections maire de la municipalité rurale de Taché. Il rappelle à quel point cet investissement devenait nécessaire. « Ça va changer bien des choses, car l’aréna qu’on a actuellement est vieux et en mauvais état. En plus de l’aréna et de la bibliothèque, il aura aussi un centre pour les aînés. Ça va changer toute la dynamique de la communauté. » 

Le nouvel aréna viendra remplacer l’aréna de Lorette, qui a été construit en 1964. Le nouvel édifice aura une superficie d’environ 62 000 pieds carrés et comprendra des sièges pour les spectateurs locaux et les visiteurs. Quant à la bibliothèque, partagée présentement avec la division scolaire locale, elle aura une superficie d’environ 8 000 pieds carrés. 

Entente étroite 

Justin Johnson est le chef de la direction de l’Association des municipalités bilingues du Manitoba (AMBM). Il a participé aux négociations et indique que cet investissement s’inscrit dans la stratégie de l’organisme en ce qui con-cerne la relance économique municipale. « Cette stratégie rassemble un bon nombre de projets d’infrastructure d’envergure dans plusieurs secteurs. Et le projet du centre communautaire de Taché est un projet phare de cette stratégie. On a démontré que des infrastructures communautaires auront un impact direct sur le développement et l’épanouissement de nos communautés francophones. C’est cet argument-là qu’on a fait valoir auprès du gouvernement provincial et fédéral. » 

Justin Johnson, chef de la direction de l’Association des municipalités bilingues du Manitoba. (photo : Marta Guerrero)

Alors que ce nouveau centre est réclamé par les résidents depuis longtemps, c’est l’enten-te étroite entre tous les ordres du gouvernement qui a fait basculer, selon Justin Johnson, le projet dans le bon sens. « Les planètes se sont alignées. La municipalité en consultation et en concertation avec ses communautés sur le terrain avait préparé un argumentaire fort, ce qui a aidé à ce que ce projet voie bientôt le jour. » 

« C’est un projet qui va aussi soutenir l’immigration économique. Une municipalité a un rôle crucial en vue de créer un accueil et une intégration réussie de nouvelles familles qui souhaitent s’établir en milieu rural. » 

Justin Johnson

Attirer du monde

« Ça fait longtemps qu’on se prépare pour ça », ajoute même Armand Poirier. Le maire espère d’ailleurs que ces nouvelles infrastructures attirent du nouveau monde, que ce soit des résidents de hors la municipalité ou des nouveaux arrivants. « Même pour ceux qui sont déjà là, on va pouvoir leur donner une autre bonne raison de rester. Avant ces investissements, il n’y avait pas de complexe sportif qui avait du bon sens. On va pouvoir accommoder les désirs sportifs et récréatifs que les personnes peuvent avoir. Puis, les gens s’y attendent et le méritent. Ils participent à la vie de la communauté notamment avec les taxes et ce sont les bénéfices auxquels ils ont droit. » 

Même constat pour Justin Johnson qui rappelle que c’est un travail constant pour garder des infrastructures de bonne qualité. « 60 % des infrastructures publiques au Canada sont maintenues par nos gouvernements municipaux locaux. On tient souvent ces infrastructures pour acquises, mais ça prend de l’effort pour s’assurer qu’elles soient de qualité, en bon état et modernes. » 

Soutenir l’immigration économique 

Avec 11 916 résidents, selon le recensement de 2021, soit une augmentation de 3 %, la municipalité rurale de Taché est l’une des plus grandes municipalités bilingues au rural. Justin Johnson, qui a notamment grandi à Lorette, explique que cette augmentation ajoute de la pression sur les infrastructures. « C’est un projet qui va aussi soutenir l’immigration économique. Une municipalité a un rôle crucial en vue de créer un accueil et une intégration réussie de nouvelles familles qui souhaitent s’établir en milieu rural. » 

À date, le conseil municipal espère que les travaux débuteront en août ou en septembre 2023, avec une livraison d’ici un an et demi à deux ans. « Nous sommes en plein dans l’organisation, nous mettons nos finances dans l’ordre afin de faire avancer tout ça », ajoute Armand Poirier. 

Pour la suite, Armand Poirier avance aussi sur d’autres sujets en parallèle, notamment sur la qualité de vie des aînés. « On a besoin de logements abordables pour nos aînés. On avait un projet qui n’a pas marché et j’aimerais revisiter ça. J’espère remettre ces discussions sur la table. »