L’exposition Noir et Fier s’est clôturée, le 28 février, au Théatre Cercle Molière, avec une soirée mémorable qui a drainé environ une cinquantaine de participants. 

Un moment pour Wilgis Agossa, organisateur de l’évènement, de faire le bilan sur un mois d’activités. 

« La première édition, c’était une exposition sur les personnalités Noires. Cette année, nous avons ouvert les portes à d’autres cultures. C’était l’occasion d’apprendre à se connaître et à se dire les vraies choses. Faire tomber les barrières et aller les uns vers les autres », indique-t-il. 

L’évènement a connu, en effet, l’organisation d’une conférence le 3 février, au Musée canadien pour les droits de la personne, sous le thème, Métissage : une dualité identitaire. 

Plus de 70 participants ont pris part à cette rencontre, qui a eu pour panélistes Bathelémy Bolivar, Janelle Delorme, Lacina Dembélé, Lise Gaboury-Diallo et Nina Cando. 

« Nous avons aussi organisé un marché des entrepreneurs et des artisans noirs, les 10 et 11 février au Musée canadien pour les droits de la personne. Nous avons enregistré plus de 400 clients et visiteurs pour une vingtaine d’exposants », ajoute-il 

Le 8 et le 15 février, l’exposition a accueilli deux moments de cercle de partage. « Il y avait un bâton de parole que nous nous sommes passés les uns les autres. Il a été beaucoup question de l’histoire des Autochtones et des Métis. C’était un moment de libre échange », souligne Wilgis Agossa. 

L’évènement a également accueilli, le long du mois de février, plus de 450 élèves issus des écoles de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) et de la Division scolaire Louis-Riel (DSLR), à l’exposition de photos abritée par le Théâtre Cercle Molière. 

« Le but était de ramener les jeunes à comprendre que le fait d’être issu de deux continents différents ne voulait rien dire. Et que nous pouvons être différents dans la couleur de peau, mais se ressembler dans nos valeurs…», soutient-il. 

« La parole s’est libérée dans notre famille » 

Parmi les participants à la soirée de clôture étaient présents Sory Sacko et Brigitte L’Heureux, un couple multiculturel. Le portrait de leurs trois enfants réunis, Saïdou, Samba et Bakar fait l’affiche de l’exposition. 

« Notre fils aîné, Saïdou, a fait des démonstrations artistiques de danse au cours de l’évènement. Nous étions tellement fiers. Comme le thème porte sur le métissage, c’est devenu un sujet de discussion au sein de notre famille et parmi notre entourage. La parole s’est libérée », affirme le couple. 

François Freynet et Rachel Fisher forment un jeune couple winnipégois. Ils travaillent respectivement comme traducteur à la Ville de Montréal et enseignante dans une école d’immersion. 

C’est leur première participation à l’exposition et pour François Freynet c’était « une occasion de célébrer la diversité dans notre ville et découvrir des aspects de nos cultures ». 

Rachel Fisher affirme, de son côté, être exposée à plusieurs cultures dans son école et qu’elle était venue s’imprégner davantage de diversité. « Le fait de participer à un évènement pareil me permet de mieux comprendre mes élèves et d’avoir aussi des choses à leur raconter », souligne-t-elle. 

Après un slam émouvant sur les métèques de l’artiste Christiane Dunia, la parole s’est libérée davantage dans la salle. 

Zita Somakoko, présidente de la Chambre de commerce des Noirs du Manitoba, présente à la soirée de clôture de l’exposition, porte le mot de la fin. « Ce soir, j’ai fait le choix du métissage, en portant un pantalon cowgirl et un haut aux couleurs et aux motifs de l’Afrique. C’est cela le métissage et c’est ce qui fait la beauté du Manitoba. »