Après que plusieurs délégations se soient présentées devant le Comité des droits de la personne de la Ville de Winnipeg, le 27 mars, la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) a été reçue à titre d’information.

En effet, une motion demandait à la Ville d’accepter une définition plus précise de l’antisémitisme pour le combattre.

L’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste définit l’antisémitisme comme suit : « L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte. »

En plus de cette définition, l’IHRA donne des exemples précis afin de mettre cette définition davantage en contexte. Dans cette liste d’exemples, non exhaustifs, il est possible de lire :

  • « l’appel au meurtre ou à l’agression de Juifs, la participation à ces agissements ou leur justification au nom d’une idéologie radicale ou d’une vision extrémiste de la religion;
  • le reproche fait aux citoyens juifs de servir davantage Israël ou les priorités supposées des Juifs à l’échelle mondiale que les intérêts de leur propre pays;
  • l’idée selon laquelle les Juifs seraient collectivement responsables des actions de l’État d’Israël. »

Une définition controversée

En novembre 2022, l’Assemblée législative du Manitoba a adopté cette définition. Cependant cette dernière reste controversée comme l’explique Belle Jarniewski, directrice générale du Jewish Heritage Centre of Western Canada. « Je suis encouragée que des discussions aient lieu et de savoir qu’elles vont se poursuivre autour de cette définition. Cependant, je suis choquée de voir des présentations remplies de faussetés être présentées à la Ville de Winnipeg.

« Cette définition est une ressource. Elle doit servir d’outil pour permettre de comprendre l’antisémitisme sous toutes ses formes. Elle n’a pas de portée légale. Donc quand des gens disent que des personnes perdent leur emploi à cause de cette définition, c’est faux.

« Tout comme les personnes qui disent qu’on ne peut plus critiquer l’État d’Israël. C’est faux. »

Pour Belle Jarniewski, aucun de ces arguments n’est recevable. « Il suffit de lire la définition. C’est marqué noir sur blanc. Cette définition protège la liberté d’expression. Il faut reconnaître qu’au Canada il y a un problème avec l’antisémitisme.

« Encore récemment, une étudiante juive s’est vue demandée de démissionner à cause d’un voyage qu’elle a effectué en Israël. Ce n’est pas acceptable. »