Monique Larouche est originaire de La Malbaie au Québec, dans le comté de Charlevoix. Elle y a vécu 20 ans avant de la quitter pour la ville de Québec et finalement de s’installer ici en 2002, à Winnipeg, où « l’on trouve de très belles plages ». Lorsque l’on sait où chercher.

Ce n’est donc pas tout à fait par hasard si le récit que Monique Larouche nous livre s’ancre dans les paysages côtiers et « vertigineux » de Charlevoix. C’est donc là-bas que l’on suit l’histoire de la petite Rosie, 9 ans, dont la mère adoptive est décédée récemment et de Stella, sa grande amie qui désire l’adopter.

Des personnages qu’elle connait bien

La genèse de ce troisième roman est apparue lors de la rédaction du second : Les Dames de la Paix.

Dans ce livre publié en mars 2022, on y trouvait déjà Rosie et Stella. « Lorsque j’ai créé ces personnages-là, j’ignorais qu’elles seraient les personnages principaux de ce troisième roman, confie l’auteure. Stella et Rosie se sont liées d’amitié et leur relation s’est développée davantage dans Rosie de l’ombre à la mer. » On peut donc parler d’une suite!

Ça paraît drôle au départ, mais Monique Larouche parle de ses personnages comme s’il s’agissait de ses proches, de ses amis intimes. Il faut dire qu’elle les connaît bien, ses héroïnes. Ce livre « écrit en urgence », c’est le résultat d’un an de travail. Pour Les Dames de la Paix, l’auteure a eu besoin de trois ans pour le peaufiner. C’est donc près de quatre ans que Monique Larouche a passé à s’immiscer dans la tête de Stella et de Rosie. Elle confie d’ailleurs que c’est l’inverse qui s’est produit par moment :

« Parfois, j’avais des réflexions, ou bien je faisais des petits commentaires, même mon mari me demandait : d’où ça vient ça? Je répondais que je n’en savais rien, que c’était sûrement Rosie. Il y’a beaucoup d’elle en moi et vice versa. »

Rosie, de l’ombre à la mer, c’est l’histoire d’une enfant particulièrement sensible. Elle va devoir intégrer un pensionnat et espérer que la demande d’adoption de Stella soit acceptée. Alors que sa mère d’adoption est décédée récemment, la petite fille va être confrontée à des nuits d’insomnie et d’incertitude, s’interroger sur son avenir et être poussée à réfléchir à des sujets auxquels les enfants ne devraient pas avoir à penser. Seulement voilà, même si certaines peines semblent insurmontables, la petite fille va faire preuve d’une grande résilience.

Alors en plus d’intégrer ses personnages à un décor concret, que l’auteure connaît, la réalité dans laquelle Rosie évolue aussi n’est pas étrangère à l’auteure qui a elle-même été pensionnaire lorsqu’elle était plus jeune. La raison derrière cela, Monique Larouche la donne comme suit : « J’ai planté mes personnages dans ces décors que j’ai connus, pour accrocher une réalité que je n’ai pas pu développer en tant que personne et que je développe maintenant à travers Rosie. »

« Parfois, j’avais des réflexions, ou bien je faisais des petits commentaires, même mon mari me demandait : d’où ça vient ça? Je répondais que je n’en savais rien, que c’était sûrement Rosie. »

Monique Larouche

Une réelle fiction

Malgré tout, Monique Larouche insiste : « Il s’agit d’un roman, d’une fiction. »

Cela n’empêche que ce roman vient renforcer l’idée selon laquelle, on met toujours un peu de soi dans ce que l’on crée.

Monique Larouche présentera son nouveau roman au Salon du Livre de Québec le 13 avril dans sa province d’origine. En raison de la pandémie de COVID-19, l’écrivaine n’avait pas pu présenter son livre précédent.

Alors, elle se fait une joie de pouvoir le faire pour Rosie, de l’ombre à la mer. D’autant plus que l’invité d’honneur du salon ne sera autre que la célèbre romancière belge Amélie Nothomb avec qui Monique Larouche entretient une relation épistolaire et pour qui, elle le confie, elle a beaucoup d’admiration.