Du changement se prépare donc au CCFM. L’idée de cette rénovation fait son chemin depuis quelques années déjà. Ce projet trouve sa source dans une étude de cas réalisée en Louisiane en 2015, en partenariat avec Entreprises Riel et Tourisme Riel, afin de découvrir les pratiques gagnantes en matière du tourisme centré sur le fait francophone. Michelle Gervais, présidente du CA du CCFM, espère que ce projet verra le jour rapidement, alors que se profilent les 50 ans de l’ouverture du Centre en 2024. « On aimerait que ce soit plus tôt que tard. Mais étant une agence mandataire de la Couronne, nous devons avoir les approbations pour avancer. Donc on est très proche de la Province. Puis, il y a le développement, les plans et ensuite il faut aller chercher des fonds publics et privés pour réaliser ce projet. Mais ça avance de plus en plus. »

Construit par l’architecte franco-manitobain Étienne Gaboury, le bâtiment a déjà connu plusieurs changements et ajouts notamment celui du Centre du Patrimoine puis celui du Cercle Molière. « On ne veut pas enlever la beauté de l’édifice, on veut l’embellir davantage. On veut vraiment en faire un site dont les Franco-Manitobains peuvent être fiers », souligne Michelle Gervais.

La présidente du CA assure être déjà en contact avec des consultants et des architectes. Ces derniers sont d’ailleurs bien au courant de l’aspect historique de ce bâtiment. Les rencontres vont se poursuivre au cours des prochains mois.

CCFM
Encore à l’état de projet, voici une illustration de ce à quoi pourrait ressembler la nouvelle entrée du CCFM. (Photo : Cibinel Architecture)

Modernisation et collaboration

Cette initiative transformatrice s’accompagnera égale- ment d’un guichet unique pour les services de réception et de billetterie pour l’ensemble des organismes communautaires qui y offrent de la programmation. Le CCFM évoque aussi un nouvel espace de location qui permettrait à l’organisme culturel de diversifier ses revenus. « On va construire une vitrine devant pour protéger la façade. Grâce à ça, on ajoute toute une nouvelle salle d’accueil. Au lieu de rentrer dans l’édifice comme d’habitude, on va rentrer dans une chambre vitrée et éclairée. Un peu comme l’Hôpital Saint-Boniface avec l’atrium à l’extérieur qui donne toute une belle entrée lumineuse. Tout ça en restant fidèles aux lignes d’Étienne Gaboury. »

Ce CCFM revisité prendra sûrement du nouveau personnel, mais aussi une collaboration plus importante entre les divers organismes. « La billetterie, l’accueil touristique, l’accueil pour les nouveaux arrivants pourraient être dans ce nouvel endroit. C’est en travaillant

avec les autres organismes qui existent déjà qu’on pourrait ajouter du personnel. Ça ne serait pas nécessairement du personnel du CCFM, c’est d’aller chercher des locataires qui servent la communauté comme ils le font déjà ailleurs. Le bureau de Tourisme Riel, par exemple, pourrait y déménager et accueillir les touristes. Ça va faire rayonner la communauté davantage. »

C’est donc une importante phase de mutation tournée vers la modernité qu’entreprend le CCFM. « Comme tout organisme, il y a des hauts et des bas, il y a des changements de clientèle. Ces dernières années, il y a eu tout un renouveau. Tout un renouvellement au niveau de la programmation, on voit une école multidisciplinaire. Il y a des cours d’art, de musique, de danse, le CCFM devient un vrai hub créatif. Je ne sais pas si c’est post-COVID, mais les gens ont un engouement pour sortir et redécouvrir leur francophonie. Et maintenant, on veut juste que l’édifice reflète à l’extérieur ce qu’on y trouve à l’intérieur. »