Si le gouvernement manitobain appuie particulièrement sur les vaccins cette semaine, c’est à cause de récents chiffres. Les données provinciales concernant la vaccination montrent que les enfants nés en 2019, 2020 et 2021 sont plus susceptibles d’être en retard dans leurs vaccins recommandés. Ici, on parle des vaccins contre la coqueluche, la polio, la méningite, la rougeole, les oreillons et la varicelle.

Le Dr Philippe Lagacé-Wiens de l’Hôpital Saint-Boniface a lui aussi remarqué ce constat. Certains vaccins ont notamment été manqués pendant la pandémie. « Oui, certaines familles ont eu des difficultés à faire le rendez-vous des rattrapages pour les immunisations. D’un point de vue personnel, j’ai deux enfants en âge d’avoir des immunisations dans le programme scolaire pendant la pandémie. Ils les ont manqués. On parle donc de grande cohorte qui devait avoir des immunisations, mais ne les a pas eues. Il y a eu depuis du rattrape, mais il a fallu faire l’effort. »

Toujours possible de se rattraper 

Le spécialiste explique qu’il n’est jamais trop tard pour se vacciner même s’il s’est passé plusieurs années entre deux doses. Ne pas s’immuniser contre les maladies évoquées peut avoir des conséquences graves. « Chaque année, on voit des épidémies de méningite qui touchent principalement les enfants, par exemple. Puis, il y a une question d’immunité communautaire. Une fois que suffisamment de membres d’un groupe sont immunisés, la maladie a beaucoup plus de difficultés à se propager. »

Cette année, le thème mis en avant lors de cette Semaine est « Rattrapons-nous avec confiance ». Après des années de pandémie de COVID-19, la vaccination a été au cœur des solutions proposées. En revanche, certains se sont montrés préoccupés, voire inquiets, quant aux effets secondaires des vaccins. De quoi effriter la confiance de la population sur la question des vaccins? « C’est difficile à dire. Pour certaines personnes, il y a eu une crise de confiance pendant cette période. Mais je crois que la plupart d’entre elles avaient déjà un niveau de confiance très bas pour l’immunisation. Je crois toujours qu’une grande majorité des gens ont confiance dans les vaccins. Ils n’ont peut-être pas eu la disponibilité du personnel soignant pour faire leur rattrapage ou de sortir dans les cliniques de santé publique pour faire leur rattrapage. C’est peut-être qu’une question pratique », conclut le Dr Philippe Lagacé-Wiens