332 élèves présentant 225 projets provenant de 22 écoles de Brandon et de l’Ouest du Manitoba ont participé le 11 avril à la 53e édition de l’Expo-sciences annuelle de l’Ouest du Manitoba. Et parmi eux, deux élèves francophones de la Division scolaire franco-manitobaine ont su tirer leur épingle du jeu.

Diego Gaudet, avec son projet appelé Appétent à l’aversion qui parle de risque, s’empare de la médaille d’or dans la catégorie reine, qui prend en compte les participants allant de la 1re à la 12e année. Il revient sur sa longue préparation avant d’arriver à ce résultat. « L’été dernier, j’ai trouvé mon sujet. Je voulais faire quelque chose autour du risque et comment le gérer, c’était l’idée que j’avais. J’ai commencé à faire quelques recherches sur Internet pour pousser cette idée et voir com- ment faire un beau projet. »

Très vite, ses enseignants remarquent le potentiel de ce projet et l’accompagnent pour le formuler et l’optimiser du mieux possible. « Mon projet est donc à propos du risque et comment il peut affecter nos décisions en économie. Par exemple, je me posais des questions comme : Je te donne un gain certain de 500 $ ou tu as 50 % de chances de gagner 1000 $ et 50 % de chances de ne rien gagner du tout, quelle est ta décision? Donc, je voulais vraiment analyser les biais qui sont dans ces questions et comment les gens y réagissent. Que ce soit en contexte de gain ou de perte, comment le risque nous affecte-t-il? »

Durant l’Expo-sciences de l’Ouest, Diego Gaudet, qui a testé ses expériences sur 130 personnes, a notamment rencontré des ingénieurs qui étaient très intéressés par son projet.

Des idées pour aider

Spencer Pearce, qui fait des projets pour les Expo-sciences depuis la maternelle, a été finaliste de cette catégorie avec son projet Les sons calmes. L’élève de 15 ans, qui vit avec un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), a travaillé sur ce sujet pour trouver des solutions. « J’ai de la difficulté à me concentrer. Quand il y a beaucoup d’élèves dans la classe notamment, je ne peux pas me concentrer. Et quand je suis distrait, je n’arrive pas à faire mes devoirs ou à apprendre. Je voulais donc trouver une solution qui aurait un impact. J’ai vu, par exemple, que les sons avaient un impact. »

L’élève de 10e année s’est alors renseigné sur les bruits blancs, roses et bruns. Le bruit rose est très profond, on peut l’entendre dans le bruissement des feuilles ou encore le bruit de la pluie. Le bruit blanc ressemble à un bourdonnement. Il s’agit de bruits répétitifs ou continus. Enfin, le bruit brun est empli de basses. Ce sont des sons comme des chutes d’eau, le torrent ou l’orage.

Spencer Pearce a donc testé les différentes combinaisons sur 150 personnes pour les besoins de son expérience. « Sur moi, les bruits roses m’ont beaucoup aidé. Notamment le matin, je me sens plus calme et moins agressif. Et ce que j’ai trouvé avec mon expérience, c’est que sur 86 % des personnes testées, le bruit blanc avait un impact positif », explique Spencer Pearce, qui passait notamment les sons dans les salles de classe pour voir les réactions des élèves.

Il ajoute aussi que, comme Diego Gaudet, c’est grâce à Internet, et YouTube spécifique- ment, qu’il s’est renseigné sur ce sujet.

L’École La Source, haut lieu de sciences

Les deux élèves ont donc gagné le droit de représenter le Manitoba au niveau national pour l’Expo-sciences pancanadienne qui aura lieu à Edmonton du 14 au 19 mai. « Je suis excité d’y être. J’ai hâte de rencontrer tous ces jeunes Canadiens passionnés de sciences », lance Diego Gaudet.

« Ce n’est pas spécialement la victoire qui compte, on veut surtout montrer nos idées », souligne Spencer Pearce.

Participer et gagner des compétitions de sciences est quelque chose de quasiment ordinaire pour l’École La Source. Comme Spencer Pearce et Diego Gaudet, tous les élèves, dès le plus jeune âge, sont poussés vers ces thèmes-là.

« La démarche scientifique est travaillée dès la maternelle, même si les élèves ne le réalisent pas vraiment. Poser des questions, faire de la recherche ou encore émettre une hypothèse font partie du processus que les élèves acquièrent au fur et à mesure des années », souligne Isabelle Vauzelle, enseignante d’éducation physique et membre du comité de l’Expo-sciences de l’École La Source.

Isabelle Vauzelle
Isabelle Vauzelle, enseignante à l’École La Source. (photo : Jonathan Semah)

La Source a donc un processus interne qui accompagne tous les élèves dans leurs démarches. L’école prévoit d’ailleurs tout un échéancier d’étapes à passer avant de présenter les projets qui iront à l’Expo-sciences de l’Ouest du Manitoba.

Cette année, l’École La Source a pu envoyer une quarantaine de projets à cet évènement. Et une vingtaine de médailles ont été gagnées, en plus des belles prestations de Diego Gaudet et Spencer Pearce. « On y passe beaucoup de temps et l’on peut y intégrer toutes les matières. Avec les années, les sujets sont de plus en plus poussés. En plus, ils communiquent en français, c’est une très bonne chose », conclut Isabelle Vauzelle.