Andrina Turenne s’inscrit dans plusieurs genres de musique. Elle est impliquée sur la scène musicale depuis plusieurs années, mais 2023 marque un jalon important dans sa vie. « J’ai toujours rêvé de sortir un album en solo, je sens que je me suis vraiment établie comme artiste », explique-t-elle.

Cet album rassemble les inspirations et le vécu de l’artiste. « Je ne sais pas trop comment décrire ma musique, elle passe certainement par le roots, la soul et le folk. »

Ce rassemblement de genres musicaux témoigne aussi de son authenticité et de ce qui motive son processus créatif. « Je veux partager ma musique et une part de moi avec. »

C’est aussi pour cela qu’elle crée de la musique bilingue. « Je veux partager mes expériences. J’ai grandi au Manitoba, à Winnipeg, dans une culture très bilingue. J’essaye juste d’exprimer qui je suis. » L’anglais et le français ont tous les deux une place dans son identité comme dans sa création musicale.

En tant que membre de la communauté métisse, elle reconnaît aussi l’intérêt d’incorporer d’autres langues dans la musique. « Je ne suis pas encore vraiment passée par là, mais il y a des artistes qui incorporent de plus en plus de michif dans leur musique. C’est une chose que je trouve intéressante et qui pourrait m’intéresser un jour. »

Complicité

Quant au processus même de la création de son album, il y a eu certaines embûches. « J’ai écrit et préparé mes chansons en pleine crise sanitaire. À un moment, j’avais seulement le droit d’accueillir deux personnes chez moi, alors tous les mercredis mes amis Damon Mitchell et Grant Siemens venaient chez moi. C’est avec eux que j’ai produit l’album. »

Il existait déjà une certaine complicité dans ce groupe d’artistes. Ils formaient auparavant The Home Cooked Meals. « Autant la crise sanitaire a été difficile, autant c’était vraiment un cadeau de pouvoir créer mon album avec mes amis. Grant Siemens est souvent parti en tournée puisqu’il joue avec Corb Lund, un chanteur, auteur et compositeur canadien, mais en raison de la crise, il était au Manitoba et disponible, et il a pu être mon réalisateur.

« Ça me rappelait quand j’étais plus jeune et que l’on jouait de la musique dans les sous-sols de nos parents, c’était vraiment nostalgique. On a aussi pu prendre le temps de ralentir et de s’amuser ensemble. C’est une chose qu’on oublie parfois de faire quand la vie avance très vite. »

C’est finalement en 2021 qu’Andrina Turenne a enregistré l’album, au No Fun Club à Winnipeg.

Bold as logs
La couverture de l’album. L’art est réalisé par Jazz Aline. (photo : Gracieuseté)

Plus de concerts

Avec de moins en moins de restrictions sanitaires, plus de concerts ont commencé à se faire. « J’ai fait plusieurs concerts virtuels pendant la crise sanitaire, j’aimais le côté accessible de ces concerts. Mais je suis contente de pouvoir vivre le lancement de mon album en personne. »

Cette année, Andrina Turenne jouera au Winnipeg Folk Festival, ainsi qu’au Canmore Folk Music Festival. Elle fera aussi des concerts en Louisiane, aux États-Unis, où elle a collaboré avec des artistes pour créer des oeuvres musicales.

Il y aura aussi un EP francophone qui accompagnera Bold as Logs dès l’automne. « Je voulais ajouter plus de chansons en français à l’album. Je compte publier un album composé des chansons en français de l’album et y ajouter quatre nouvelles chansons. »

Marier le visuel à la musique

Il est important pour Andrina Turenne de fusionner l’art visuel à l’art musical. Elle a demandé à Jazz Aline, une artiste franco-manitobaine, de créer l’art qui accompagne son album.

À première vue, il est possible de distinguer un soleil rouge, un cours d’eau, le ciel, une berge et une hutte de castor. « Je voulais une image qui se reliait à moi, à ma musique et à la nature. J’ai passé beaucoup de temps dans les bois et pour moi, cette image les représente bien. Je voulais aussi une image qui donnait libre cours à l’imagination, et c’est vraiment ce qu’a capturé Jazz Aline. »