La Chine, soupçonnée d’avoir tenté d’interférer dans les élections canadiennes de 2019 et de 2021, avait “fermement” démenti ces allégations.

Ces deux scrutins “ont été bien protégés par des mécanismes sophistiqués et il n’y a aucune raison de manquer de confiance dans ces résultats”, a déclaré David Johnston, ancien gouverneur général du Canada, représentant du roi dans le pays.

Mais, “des Etats étrangers tentent sans aucun doute d’influencer les candidats au Canada”, a déclaré cet ancien fonctionnaire et professeur de droit.

Le rapporteur a précisé ne pas être en mesure de divulguer publiquement les raisons, provenant de sources classifiées, qui ont conduit à ces conclusions.

Il existe toutefois de “graves lacunes” concernant la façon dont les renseignements sont traités par les agences de sécurité canadiennes, a-t-il pointé.

“L’ingérence étrangère est une menace réelle et croissante, il faut en faire davantage pour pouvoir mieux détecter et empêcher cette ingérence”, a-t-il ajouté.

S’il n’y a “pas besoin d’avoir une enquête publique distincte et formelle”, comme réclamée par les partis d’opposition, des audiences publiques auront lieu “le plus tôt possible” à ce propos, a annoncé le rapporteur.

Ce dernier n’a pas identifié de situations prouvant que des ministres, le Premier ministre ou leurs bureaux avaient, volontairement ou involontairement, ignoré des recommandations des services de renseignements sur l’ingérence étrangère présumée.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a réagi en déclarant que l’interférence étrangère ne se cantonnait pas aux élections.

“Elle vise tous les aspects de la société, nos instituts de recherche et nos universités, nos entreprises et surtout, les diverses communautés qui enrichissent notre pays”, a-t-il dit.

“Nous ne tolérerons jamais l’ingérence étrangère”, a martelé M.Trudeau.

Les dirigeants des trois partis d’opposition, dont Jagmeet Singh, le chef du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), ont de nouveau appelé à une enquête publique pour “rétablir la confiance dans notre système électoral”.

Justin Trudeau avait nommé en mars M. Johnston, son gouvernement étant sous pression depuis des semaines pour s’expliquer sur des fuites émanant des services de renseignement du pays qui détaillaient les tentatives présumées d’ingérence de Pékin, deuxième partenaire commercial d’Ottawa.

Ces révélations avaient été publiées par des médias canadiens dans une série d’articles dans lesquels il était notamment question de financements secrets ou d’implication dans la campagne de certains candidats.

Les relations sino-canadiennes traversent un nouveau pic de tension ce mois-ci: Pékin a expulsé une diplomate canadienne, en réponse à la décision d’Ottawa d’expulser un diplomate chinois soupçonné d’être impliqué dans une opération d’intimidation d’un député.

ast/cha