Eya Ben Nejm – Francopresse

« C’était vraiment un bon moment de rassemblement entre tellement des personnes différentes, mais qui se rejoignent dans une seule chose qui est une langue », raconte Pamela Pascal, monitrice de français langue première à Toronto.

« [Je suis surprise] qu’il y ait autant de diversité dans les communautés d’Amérique latine qui sont francophones. Il y a des pays que je n’aurais pas soupçonnés qu’ils parlaient aussi bien français en fait. »

Elle cite en exemple le Costa Rica, où l’apprentissage du français est obligatoire.

Assumer son accent

Après avoir vécu en France, Pamela Pascal s’est installée au Canada. Pendant la semaine d’ateliers à l’Université d’été, elle a voulu partager son amour de la langue et faire découvrir toutes ses variantes.

« Ce n’est pas vrai que le bon français c’est celui de la France. Tous les Français ont le bon français. Mais il y a une bonne structure de la langue et il y a aussi les diversités de la littérature. Je cherche à partager aussi toutes les œuvres qui sont en français qui nous permettent d’approfondir nos connaissances », déclare-t-elle.

Justin LeBlanc est directeur du développement économique et du tourisme pour la Ville régionale de Cap-Acadie, au Nouveau-Brunswick. Pour lui, sa participation à l’Université d’été lui permet de faire des liens entre sa francophonie est celles des autres participants. « Quelle belle opportunité d’apprendre davantage, non seulement sur la francophonie en entier, mais plus précisément sur le français cajun qu’on connait un peu, mais pas beaucoup en Acadie. »

Tout comme Pamela Pascal, il croit en l’importance de ne pas porter de jugement sur les accents francophones. « Il faut accepter qu’il n’y a pas nécessairement un français qui est meilleur que l’autre et une fois qu’on sera capables de faire ça, je pense que les gens seront moins hésitants et moins gênés d’exprimer leur francophonie », explique-t-il.

Des histoires francophones marquantes

Pamela Pascal a été marquée par l’histoire des francophones de la Louisiane. « Les francophones n’avaient pas le droit de parler français dans les écoles. Il fallait qu’ils écrivent sur les tableaux et sur leurs ardoises “I don’t speak french” 100 fois parce que c’était interdit. »

Pour Justin LeBlanc, c’est le sens de l’initiative de francophones de partout pour préserver leur langue.

« Un moment marquant de mon passage ici en Louisiane à ce jour c’était vraiment le témoignage du chanteur [louisianais] Jourdan Thibodeaux qui nous a parlés pourquoi il était important pour lui de parler le français et puis d’apprendre le français. Ce n’est vraiment pas évident ici aux États-Unis. Je l’ai trouvé vraiment courageux, c’était vraiment touchant de voir ça », ajoute-t-il.

« J’ai ressenti un attachement encore plus fort, confie Pamela Pascal, ça m’a permis d’être plus militante pour la survie de la langue française. »

Pouvoir s’ouvrir sur le monde

« Ç’a vraiment ouvert mon esprit, puis mes yeux, de voir la francophonie à l’extérieur des endroits qu’on connait, comme le Québec, l’Acadie », déclare Justin LeBlanc qui se dit encore étonné d’avoir appris qu’il y avait des communautés francophones au sud du Chili.

« Les gens doivent plus s’ouvrir sur le monde et s’ouvrir sur nos différences », ajoute Pamela Pascal.