C’est la première fois depuis 2017 que Jérémie & The Delicious Hands sortent un album. Depuis le 5 mai 2023, il est possible d’écouter Cruel. Ce dernier est composé de neuf chansons en français et en anglais.

Jérémie Brémault, le chanteur du groupe, explique que ces chansons ont déjà fait leurs preuves. « Ça fait un bon bout de temps qu’on joue ces chansons. En les mettant dans un album de cette manière, on sent qu’on tourne une page. En même temps, ça redonne de la vie à des chansons qu’on joue depuis longtemps.

« On est content de pouvoir les partager avec un plus grand public et on espère que ça ouvrira des portes pour nous. »

Inspiration

Cruel rassemble plusieurs genres différents. « L’album, c’est du soul, du funk et de la pop. Mais, on s’inspire aussi de musiques plus vieilles. » Les cuivres jouent un rôle important dans la musique du groupe. Jérémie Brémault se souvient avoir été marqué lors d’un concert au Winnipeg Folk Festival en 2012. « J’ai vu Charles Bradley jouer et ça a changé ma vie. C’est à ce moment-là que j’ai décidé que je voulais créer un groupe soul. »

Les idées et expériences que cherche à partager le groupe s’inspirent également de la musique soul. « Cet album, c’est vraiment le nouvel amour et les peines d’amour, la pochette de l’album est un cœur qui fond. Quand tu penses à la vieille musique comme le soul, c’est vraiment ça qu’elle partage. »

Bien qu’il ait pris un certain temps pour se matérialiser, cet album sonne l’arrivée de ce que Jérémie Brémault conçoit comme le style musical du groupe. « Avec cet album, on arrive à maturité. C’est vraiment le son qu’on voulait avoir depuis le début et on le réalise finalement. »

Un travail particulier sur la production

Cette production ne fut pas sans défis. « C’est difficile d’avoir le même son que la musique plus ancienne, tous les enregistrements étaient faits avec des machines analogues et devant un public. On a enregistré l’album ensemble dans la même salle pour que chaque microphone capte chaque instrument afin de donner un son complet.

« On a fait l’enregistrement à Paintbox, un studio dans Winnipeg. Là-bas, notre producteur, Murray Pulver, a beaucoup aidé, il savait comment bien installer le studio et nous diriger. »

Comme les musiciens qui l’ont influencé, le groupe voulait enregistrer chaque chanson d’un coup sans couper et ajouter des morceaux ici et là. « C’était un test de nos talents comme musiciens. Une fois qu’on était lancés, on était dans notre bulle et on ne faisait que jouer, c’était vraiment chouette! », se rappelle-t-il.

De futurs projets

Le noyau du groupe est composé de Diego Guzman, Jérémie Brémault, Ryan Toupin et Nelson Sprout. Tous des anciens du Collège Louis-Riel, ils ont grandi partagés entre l’anglais et le français. Ils ont adapté leur musique pour qu’elle reflète ces deux mondes.

« On veut représenter nos deux mondes. Avec nos concerts, on peut exposer des anglophones à des francophones et vice versa. Quelques fois, il y a eu des anglophones qui sont venus me voir après le concert et m’ont dit qu’ils n’avaient pas compris un mot, mais que la chanson qu’ils avaient préférée était en français. »

Cet album terminé, le groupe ne compte pas s’arrêter là. « On a pris six ans à sortir cet album; pour le prochain on ne veut pas attendre aussi longtemps. »

Armés de leur nouveau son, ils pensent augmenter le rythme pour leur prochaine musique. « On veut faire danser avec notre prochain album, garder notre son et augmenter les BPM (Battements par minute). »

Art pour l’album de J & TDH, Cruel
L’art pour leur album le plus récent, Cruel. (Artiste : Evin Collis)

Processus créatif

Le chanteur du groupe Jérémie & The Delicious Hands, Jérémie Brémault, partage sa chanson

préférée sur l’album Cruel. « Je pense que ma chanson préférée de l’album est Been Replaced. Comme écrivain, parfois une chanson sort rapidement et parfois je me tire les cheveux pour écrire quelques mots.

« Avec celle-ci, je me suis assis et elle est sortie. Elle est inspirée par des peines d’amour. Quand l’inspiration vient d’expérience personnelle, c’est un processus assez thérapeutique. »

Cet album bouclé, Jérémie Brémault sent l’inspiration venir. « Maintenant qu’on a trouvé notre identité musicale, je sens vraiment que j’entre en mode de création. »