Au quatrième trimestre de 2022, le pays a vu son PIB reculer de 0,1 %, précise Statistique Canada qui a révisé en très légère baisse ce chiffre. L’institut avait annoncé fin février 0,0 % pour cette période.

La croissance du premier trimestre a été marquée par les résultats positifs du commerce international, notamment des exportations, et la hausse des dépenses des ménages après deux trimestres de croissance minimale, souligne Statistique Canada.

Certains analystes avaient notamment prédit un ralentissement de la croissance pour le premier trimestre alors que l’institut fédéral de la statistique avait prévu une hausse de 2,5 %.

Les exportations de biens et services ont ainsi augmenté de 2,4 %, principalement dans le secteur des voitures et camions légers, des métaux précieux et d’autres produits végétaux alors que les importations sont passées d’une baisse de 3,3 % au quatrième trimestre 2022 à une légère hausse de 0,2 % portée par les importations accrues de pétrole brut et bitume.

Les ménages ont également stimulé la croissance canadienne en dépensant davantage dans les véhicules (+7,8 %), les vêtements (+4,5 %) et les services de repas et boissons.

A l’inverse, l’accumulation des stocks, la baisse des investissements des entreprises en machines et matériel mais aussi la diminution des investissements en logement, la quatrième consécutive, ont modéré la croissance du PIB.

“Les consommateurs canadiens ont continué à dépenser au premier trimestre, propulsant la croissance du PIB au-delà des attentes de beaucoup”, a souligné Royce Mendes, analyste à la banque Desjardins, considérant cela comme un “signe potentiel que les taux d’intérêt ne sont pas encore assez élevés pour freiner les dépenses”.

Début mars, la Banque du Canada est devenue la première grande banque centrale à marquer une pause dans ses hausses du taux directeur, en le maintenant à 4,5 % après huit augmentations consécutives en moins d’un an.

Mais le directeur de l’institution, Tiff Macklem, n’a pas fermé la porte à de possibles nouvelles hausses si les taux d’intérêt n’étaient pas suffisamment élevés pour juguler l’inflation. Sa prochaine annonce est prévue la semaine prochaine.

Au Canada, le taux d’inflation a légèrement augmenté pour atteindre 4,4 % en avril, restant bien au-dessus de l’objectif de 2 % de la banque centrale.

Dans son dernier budget, le gouvernement de Justin Trudeau tablait sur une progression de son PIB à 0,3 % cette année avant un rebond à 1,5 % en 2024 sans toutefois exclure la possibilité pour le pays de tomber en récession (-0,2 %) en 2023.

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