Lorsqu’elle était enfant, Nathalie Hébert voulait devenir médecin vétérinaire pour « prendre soin des animaux », se souvient-elle. Rendue au collège, elle a préféré le domaine de la santé humaine, sans en être encore très sûre.

Ce n’est qu’après avoir validé son choix pour un diplôme en sciences infirmières auxiliaires à l’USB, que Nathalie Hébert s’est rendue compte de sa véritable vocation.

Le CNFS vient de la conforter dans son choix, en lui décernant son prix annuel.

En postulant, Nathalie Hébert dit qu’elle n’avait pas de grandes attentes. Cependant, un courriel du CNFS est venu lui apporter la preuve qu’il ne fallait pas se sous-estimer.

« J’étais à la fois surprise et joyeuse. Mon entourage me disait que je travaillais fort, mais, personnellement, je ne trouvais pas que j’en faisais assez », témoigne-t-elle.

Les premières félicitations sont venues de son grand-père, Maurice Therrien.

« Il m’a appelée pour me dire : Eh ben, est-ce que je peux envoyer ça à La Liberté? », lâche-t-elle dans un éclat de rire.

L’importance de la langue maternelle

Nathalie Hébert occupe, depuis 2019, un poste bilingue d’infirmière à l’Hôpital Victoria. C’est là qu’elle a pu juger par elle-même de l’importance d’offrir des services aux patients dans leur langue maternelle.

« À l’Hôpital Victoria, nous avons une clientèle plutôt aînée. Les personnes qui souffrent de problèmes tels que la démence ou l’Alzheimer font un retour vers leur langue primaire. C’est important donc de pouvoir leur parler dans leur langue maternelle », souligne-t-elle.

Ce mois de juin, Nathalie Hébert obtiendra son baccalauréat en sciences infirmières, qu’elle avait entamé à temps partiel en 2020, pour devenir infirmière autorisée et pouvoir donc aller vers une spécialisation. Pour consolider son baccalauréat, elle a suivi, à partir de mars 2023, un stage de trois mois au Centre des sciences de la santé (HSC), en périnatalité et chirurgie gynécologique.

Là encore, elle réalisait combien les patients ne savaient pas qu’ils avaient le droit et la possibilité d’avoir des services en français.

« Lorsque je m’exprime spontanément en français avec des patients, ils sont complètement surpris. Dans la majorité des cas, ils ne pensent pas qu’ils puissent être servis en français, en dehors de l’Hôpital de Saint-Boniface. Ils affichent alors un gros sourire et c’est beau à voir l’effet que cela produit sur eux. Je fais leur journée et ils font la mienne », raconte-t-elle.

Ambitions futures

Nathalie Hébert rappelle que l’hôpital peut être un endroit stressant et anxiogène, pour bon nombre de patients. Raison pour laquelle elle estime qu’il ne faut pas perdre de vue le bien- être mental des patients.

« La santé mentale est aussi importante que la santé physique. Pouvoir s’exprimer et dire dans sa langue ce dont tu as besoin, sans avoir besoin de chercher les mots, c’est quelque chose qui fait du bien », relève- t-elle.

Nathalie Hébert rappelle que l’offre active pour les services en français commence avec un « simple bonjour » pour mettre à l’aise le patient. Elle encourage ses collègues à ne pas hésiter et à avoir le réflexe de donner le choix aux patients, même s’ils ne le demandent pas.

Si la lauréate du Prix CNFS 2023 a un programme bien chargé entre ses études, son stage et son emploi, elle trouve toujours le moyen pour donner de son temps et faire du bénévolat. Les connaissances qu’elle a acquises durant son cursus en sciences infirmières, elle les partage dans le cadre d’un programme de mentorat avec des étudiants de 1re et de 2e année, qui suivent la même branche à l’USB.

« Le programme est un peu difficile, surtout durant les deux premières années. Les étudiants ont beaucoup de questions et de préoccupations. Je les écoute et je partage avec eux ma propre expérience », fait-elle savoir. Nathalie Hébert fait aussi partie du comité de collecte de biens, qui soutient la banque alimentaire de l’USB.

Son diplôme bientôt en poche, la jeune infirmière a de nouvelles ambitions pour l’avenir. Depuis quelques temps elle nourrit le rêve de décrocher un poste bilingue à la Santé publique de la province. « Je veux notamment aider les mamans de retour à la maison avec leur bébé. Cela me tient à cœur », conclut-elle.