Pendant une trentaine de minutes, Voyageurs Immobiles, la compagnie à l’origine de ce spectacle, va amener la forêt au cœur du TCM. Marie-Hélène Massy Emond, violoncelliste, fait partie du groupe. Elle donne un peu plus de détails sur la création de ce spectacle qui arrive à Winnipeg pour la première fois.

« Le spectacle a été créé l’année dernière, ensuite on a commencé la tournée. Il a été créé en intérieur. C’est la version qu’on présente à Winnipeg. Le spectacle existe aussi en extérieur. »

Outre Marie-Hélène Massy Emond, deux autres personnes seront sur scène : Emily Marie Séguin, voix et tambour, et Emmanuel Cognée, à la régie, à la voix, au jeu, aux percussions et à l’eau. « L’élément de l’eau est physiquement présent dans le spectacle », ajoute Marie-Hélène Massy Emond. Le spectacle est mis en scène par Milena Buziak.

La violoncelliste explique aussi que ce spectacle est sans texte, s’adresse aux tout-petits et a été créé à partir d’improvisations en forêt. « La proposition de Milena Buziak était de parler de politique aux tout-petits sans les mots. Parler de politique est un moyen de traverser nos histoires et d’inclure les enfants. Traverser une narration et un endroit qui est l’espace du plateau scénique. Le public est d’ailleurs avec nous sur scène. On a créé une forme de canopée.

Un spectacle, plusieurs interprétations

Rempli de nuances et sans mots, est-ce que le jeune public arrive à comprendre l’objectif? Selon Marie-Hélène Massy Emond, ce qui compte c’est d’avoir sa propre interprétation et ne pas imposer une vision.

« On se dit que le public reçoit ce qu’il peut et ce qu’il veut. Des gens vont y voir une histoire écologiste, féministe ou une rencontre entre différentes communautés, et les enfants vont avoir leur propre lecture de ces bruits de la nature. La réception du public est très libre. Il n’y a pas de morale dans ce spectacle », remarque Marie-Hélène Massy Emond.

Pour l’artiste, ce spectacle portera une symbolique encore plus forte. En effet, Marie-Hélène Massy Emond vit en Abitibi, l’une des régions les plus touchées présentement par les feux de forêt. « Quand le danger se matérialise autour de nous, ce sont des périodes encore plus fortes. J’ai des amis évacués, de la famille sur le qui-vive.

« Donc, effectivement, cette promesse d’une forêt comme une offrande pour ces petits qui sont les prochaines générations, cet engagement nécessaire, comme adulte, de protéger ce territoire ou l’on vit, oui, tout ça resonne pour moi encore d’une autre façon en ce moment. »

(1)  G’zaagiin, en langue anishinaabe, veut dire je t’aime, toi. Et maleńki, c’est du polonais, ça veut dire quelqu’un ou quelque chose de tout petit. Le spectacle aura lieu le 11 juin. Deux représentations sont prévues : une à 10 h 30 et une à 15 h 30. Plus d’information sur le site du TCM.