L’Association des professeur.e.s et des professionnel.le.s de l’Université de Saint-Boniface (APPUSB) a voté pour l’adoption d’un mandat de grève

Environ 86 % des quelques 70 membres de l’APPUSB ont pu se prononcer sur cette question grâce à un vote électronique mis en place depuis le 23 juin à midi jusqu’au 26 juin à midi. C’est le Oui qui l’a emporté avec 93 % des votes.

Phi-Vân Nguyen, professeure agrégée en histoire et porte-parole de l’APPUSB, souligne cet appui. « Nous voulions vraiment que ce vote représente l’ensemble de la membriété. C’est pour cette raison que le mode en ligne et la longueur dans le temps ont été choisis. 

« Souvent dans les autres associations professorales, le taux de participation est moindre. Mais nous, on est très uni. Si on est contraint de débrayer, on sait que l’APPUSB est majoritaire dans ce choix. Le mandat de grève est un outil extrêmement fort dans les négociations. Nous voulons être pris au sérieux à la table des négociations. »

Rappelons qu’un mandat de grève ne signifie pas que les professeurs se mettent immédiatement en grève. 

Une grande mobilisation

Pour Phi-Vân Nguyen comme pour ses collègues, ce recours n’est pas une solution. La porte-parole de l’APPUSB souligne que la campagne de mobilisation a permis de relancer les négociations avec la partie patronale. 

« Avant même de lancer ce vote, nous avions tenu une campagne de mobilisation importante. Nous étions dans la rue et nous avions rédigé un modèle de lettre par laquelle les membres de la communauté pouvaient exprimer leur soutien à l’APPUSB en l’envoyant au bureau du rectorat. Nous avons reçu plus de 450 lettres. C’est majeur. »

Sur le site web de l’APPUSB, il est également possible de lire des commentaires de soutien de plusieurs personnes. Par exemple, Denis Gratton a écrit : Alors que je ne suis pas un diplômé de l’USB mais ma fille l’est avec fierté et mon petit-fils (son garçon) est présentement un étudiant, je reconnais l’importance de cette institution pour l’éducation universitaire des francophones manitobains et j’appuie l’APPUSB dans ses demandes pour des meilleures conditions de travail et un salaire équivalent aux universités anglaises.

Ou encore J.R Léveillé : Déjà en 1994, je publiais un article sur le Rôle du Collège universitaire de Saint-Boniface (aujourd’hui USB), indiquant que la seule chose qui justifiait son existence était la communauté franco-manitobaine qu’elle devait servir. Il est temps que le CA de l’USB et son administration reconnaissent l’importance de son corps enseignant et qu’ils le rémunèrent à juste titre, surtout que les fonds de réserve le permettent.

Poursuite des négociations

Phi-Vân Nguyen est d’ailleurs reconnaissante de cet appui à leur cause. « La partie patronale est revenue vers nous grâce à cette campagne de mobilisation. Le 13 juin, la partie patronale nous présentait une offre dite finale. Pour nous, c’était encore tellement éloigné des conditions que l’on souhaitait, c’était inacceptable. C’est pour cette raison qu’on a voté pour un mandat de grève. »

Les négociations vont donc se poursuivre et le syndicat espère trouver une solution « avant la rentrée prochaine. Rappelons que même si les classes commencent en septembre, notre travail se fait en amont ».