L’héritage historique du Madison en est un de soins. Construit en 1941 pour les infirmières travaillant dans l’ancien Hôpital Grace, qui a depuis fermé ses portes, il abrite aujourd’hui 85 résidents en situation de logement précaire.

Le bâtiment commence aujourd’hui à montrer son âge avancé : plus de 80 ans. Le système de HVAC qui contrôle la chaleur a difficilement survécu à la dernière saison hivernale. « Cet hiver, chaque soir on se croisait les doigts, espérant avoir juste un jour de plus. Puisqu’au Madison on accueille des gens qui y passeront probablement le reste de leur vie, on ne veut pas devoir les déplacer à cause d’un problème de chauffage », explique Tessa Blaikie Whitecloud, la directrice générale de Siloam Mission.

The madison
Ces tuyaux achemineront de l’air climatisé à toutes les chambres des résidents. (photo : Raphaël Boutroy)

Des travaux indispensables

En 2011, Siloam Mission a racheté le bâtiment. Dès lors, il devait devenir un centre de logement avec des mesures d’accompagnement plus développées qu’un appartement traditionnel. Il rassemble 85 chambres particulières, une cuisine, une salle à manger et des espaces de récréation.

Tessa Blaikie Whitecloud précise : « Notre mission est de limiter le nombre de sans-abri en leur fournissant des logements convenables. Dans ce bâtiment, on élabore des programmes de soutien pour que les gens puissent être aussi indépendants que possible.

« On a de l’aide pour tout, sur chaque étage. On a même une personne sur qui les résidents peuvent compter en cas de besoin urgent. Tout le monde est en voie de guérison, que ce soit d’une maladie mentale, d’une dépendance ou d’autre chose. Ils ont besoin de gens sur qui se reposer et c’est ce qu’on fournit », ajoute-t-elle.

Habité par un besoin de soigner, l’entraide et la camaraderie sont palpables au Madison. Les résidents sont conscients des besoins des autres et se montrent accommodants les uns envers les autres. Ernie, l’un des résidents, partage son expérience : « Je connais les noms de pratiquement tout le monde. J’essaie de me présenter et de discuter avec tout le monde. Si quelqu’un a besoin de quelque chose, il peut venir me voir. »

« Notre mission est de limiter le nombre de sans-abri en leur fournissant des logements convenables. Dans ce bâtiment, on élabore des programmes de soutien pour que les gens puissent être aussi indépendants que possible. »

Tessa Blaikie Whitecloud

Sentiment d’appartenance

Tessa Blaikie Whitecloud fait écho à ce sentiment. « Le plus grand défi dans les logements de ce genre, c’est le sentiment d’appartenance. Au Madison, ce sentiment est intégré dans le soutien aux résidents. »

C’est cet esprit que Tessa Blaikie Whitecloud souhaite conserver dans le Madison rénové du futur. « Les rénovations sont pour nous l’occasion de préserver et d’augmenter les avantages et les services du bâtiment. Avec les travaux qu’on fait, on espère ne pas devoir s’inquiéter pour le chauffage pendant un certain temps! »

Les rénovations visent tout d’abord le système HVAC, remplaçant le chauffage tout en ajoutant de l’air climatisé dans chaque pièce. Avec des étés de plus en plus chauds, ceci semblait une nécessité.

« On ne pouvait pas faire le travail à moitié, on veut se dédier à nos résidents. On leur offre un logement et une communauté auxquels ils pourront toujours appartenir, pas juste un lieu transitoire », affirme Tessa Blaikie Whitecloud.

Ceci est vrai pour Ernie. « Tout commence avec un toit sous lequel vivre, c’est là que commence le sentiment d’identité. Avoir trois repas par jour, ça donne une structure à nos vies, sans ça on est dans une situation vraiment difficile. »

À la recherche de dons

Au moment d’écrire ces lignes, Siloam Mission avait déjà collecté deux-tiers des 6 millions $, soit environ 4 millions $. Notamment avec des aides importantes de la Fondation John et Bonnie Buhler, de End Homelessness Winnipeg, et de la Ville de Winnipeg. L’organisation se tourne maintenant vers le public pour amasser les fonds restants.

Quoi qu’il en soit, avec les fonds déjà collectés, l’organisation a pu commencer les travaux. « On avait assez de fonds pour commencer les travaux et en faire un bon nombre, alors on a voulu commencer à améliorer la vie de nos résidents dès que possible. »

Pour les travaux cosmétiques, tels que peinture, planchers, meubles et éclairage, les travaux se feront au fur et à mesure que les fonds rentreront.