« Nos membres sont mécontents », a lâché Kyle Ross, président du MGEU, qui souhaite toutefois que le conflit se règle autour de la table pour ne pas recourir à la grève.

Selon le MGEU, le gouvernement a accordé à ses membres des augmentations de 3,3 % en 2023, 3,6 % en 2024 et 3,6 % également en 2025. Les augmentations proposées aux travailleurs de la fonction publique varient entre 1,5 % et 1,75 % sur ces mêmes trois années.

« Cette offre est très minimale en comparaison avec le coût de la vie. Nous voulons les mêmes augmentations que les membres du gouvernement », indique Kyle Ross.

Selon lui, les conditions de travail dans le secteur public « sont déjà trop dures. Il y a 25 % de postes vacants dans le service public, en raison de conditions de travail pas très favorables. Les gens préfèrent aller travailler dans d’autres secteurs ou provinces, car les rémunérations ne sont pas compétitives. Conséquence : nous nous retrouvons avec une grande charge de travail. Actuellement, un seul fonctionnaire fait le travail de deux à trois personnes ».

De gauche à droite : Amanda Honke et Miranda Lawrence, respectivement représentante syndicale et gérante au MGU. (photo : Raphaël Boutroy)

La grève en dernier recours

Amanda Honke et Miranda Lawrence, respectivement représentante syndicale et gérante au MGU, abondent dans le même sens : « Les travailleurs sont fâchés et nous comptons 12 000 membres. Nous gardons l’option de la grève en dernier recours. Ce sera à nos membres de décider à la faveur d’un vote, si jamais les négociations n’aboutissent pas. »

Pour les deux syndicalistes, l’argument de la Première ministre, Heather Stefanson, qui a expliqué que les augmentations salariales des membres du gouvernement sont fixées par un commissaire indépendant, devrait être valable aussi pour les travailleurs de la fonction publique.

« Ce qui est bon pour eux devrait l’être pour nous aussi. Si leurs augmentations salariales sont calculées suivant des données manitobaines, notamment sur la base du coût de la vie, pourquoi les nôtres devraient être moindres? », protestent-elles.