Réflexion, consultation et faisabilité sont les mots d’ordre de la direction et du conseil d’administration de la Villa Youville depuis le lancement de cet important projet. Yann Boissonneault est le directeur général de cette résidence divisée en trois motels. Le premier date de 1965, le deuxième de 1978 et le troisième est de 1990, tous sous le même toit.

Il explique l’origine du projet. « Avec la bâtisse qui vieillit, ça fait plusieurs années qu’on réfléchit à faire des changements. Alors s’est présentée l’opportunité de peut-être ajouter un bâtiment qui pourrait donner de nouvelles options en matière de logement, en soins de longue durée ou en soins spécialisés pour la démence. Et l’on a même la discussion pour établir un hospice, qui est quelque chose qui n’existe pas. Notre objectif, c’est un édifice multi-usages pour que ce soit rentable à long terme. Aussi, le temps est propice pour nous après la pandémie et avec les élections provinciales qui s’en viennent. »

Rôle de la Ville

Au cœur de ses réflexions, la direction de la Villa Youville a rapidement laissé savoir à la Municipalité rurale de Sainte-Anne son envie de réaliser ce projet. Selon le maire Yvan St-Vincent, la Villa Youvillle pourra compter sur la Municipalité quand le moment sera venu. « On sait qu’il y a ce projet de rénovation voire d’addition d’un nouvel édifice. C’est un projet très excitant, même si nous n’avons pas encore tous les détails. C’est encore très préliminaire, mais je souhaite tout le succès à la Villa. C’est un très gros joueur pour notre village. On souhaite toujours collaborer avec la Villa, c’est essentiel. »

À date, la direction en est à l’étude de faisabilité et discute avec toutes les parties prenantes. « On parle à la Ville, au gouvernement, aux différents partenaires. On essaie de s’assurer que le projet est viable », fait savoir Yann Boissonneault.

Priorité à la sécurité

Au rang des priorités pour la direction et le conseil d’administration (CA) de la Villa se trouve l’aspect sécuritaire. Yann Boissonneault souhaiterait notamment mettre rapidement à jour son système de protection incendie. « Motel 3 a plus de 30 ans. C’est un édifice en bois qui n’a pas de protection incendie et a besoin d’un nouvel ascenseur. Notre nouvelle bâtisse se lierait aux motels 2 et 3 et viendrait ajouter un second ascenseur, nous donnant le temps de remplacer le premier. »

Motel 1, composé de plus petits logements avec un loyer moyen d’environ 400 $ par mois, rencontre également des problèmes similaires. « La vie de la bâtisse de 1964 arrive à son terme, on doit la remplacer. »

Yann Boissonneault explique aussi que des gicleurs seront ajoutés. Cet appareil se déclenche automatiquement dès qu’il détecte une chaleur anormale. De l’eau sort et asperge le feu naissant. « Ce sont des choses qui nous préoccupent. On se sent vulnérable », admet le directeur général.

La Villa compte pré- sentement 150 employé.e.s et 180 résident.e.s. Un tel projet aura un impact sur eux. Certain.e.s résident.e.s seront déplacé.e.s pendant les travaux. « Oui, une vingtaine de résident.e.s devraient déménager pendant un an, le temps de remplacer l’ascenseur notamment. On aurait un projet en phases, avec un nouvel édifice et de nouveaux appartements. C’est là que les résidents concernés devraient aller. Ils vont avoir de nouvelles suites, tout en respectant un loyer abordable. Aussi, les familles des résident.e.s savent qu’on étudie la question et connaissent les défis auxquels nous faisons face. »

Une meilleure place pour les employé.e.s

La direction et le CA voient les choses en grand. La seule limite à leur imagination sera évidemment financière. « Aller trouver des argents représente notre plus grande embûche », estime d’ailleurs Georges Kirouac, président du CA de la Villa Youville.

« En 2017, on avait déjà étudié un projet similaire qui se chiffrait à 20 millions $. C’est certain que pour ce projet, ça dépassera ce montant. Le projet prend de l’ampleur, on rêve grand. On ne veut pas faire ce qui a déjà été fait. On veut vraiment pousser le design et l’environnement qu’on va créer pour nos résident.e.s. Par exemple, l’édifice supplémentaire devrait offrir un genre de downtown, un centre où tout le monde va se rassembler. Ce sont des éléments jamais vus, mais nous pensons que c’est l’avenir des soins de longue durée », estime Yann Boissonneault.

En plus d’améliorer la qualité de vie et la sécurité des résident.e.s, ce projet a aussi pour but d’optimiser l’environnement de travail des employé.e.s. Avec comme sujet essentiel : la rétention du personnel. « Oui, et pour ça, on rêve notamment d’avoir une salle de classe, des professionnels à notre disposition, et aussi d’une garderie au sein de la résidence. Si j’avais une garderie, mon recrutement se ferait tout seul! À Niverville, ils en ont une, et ça marche. Ça crée une vraie interaction intergénérationnelle. »

« Non seulement ça pourrait attirer du nouveau personnel, mais ce serait un gros facteur de rétention », renchérit Georges Kirouac.