En début de semaine, Mona Audet, directrice générale de Pluri-elles, a de nouveau dû alerter sur une potentielle usurpation d’identité. Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, elle invite le public « à prendre notre que des personnes ont utilisé le logo de Pluri-elles pour faire la promotion d’un nouvel organisme qui n’existe pas. »

Le SFM, l’Accueil francophone, le CDEM mais aussi la Province du Manitoba ou encore Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) auraient aussi subi le même sort. Tous ces logos se sont retrouvés sur un site nommé francocible.ca. À date, et même avec l’utilisation d’un réseau privé virtuel (VPN), ce site est désormais inaccessible.

VPN
Avec un VPN et une adresse IP depuis les États-Unis, la France ou encore la Suisse, le site en question était ce mercredi après-midi inaccessible. (photo : capture d’écran)

En apprenant l’existence de ce site, Mona Audet a rapidement contacté les autres organismes pour savoir ce qu’il en était. « J’ai parlé avec tout le monde pour savoir s’ils étaient au courant et s’ils avaient donné leur accord. Tout de suite, la SFM, et moi-même, on s’est mis au travail. On a directement alerté l’IRCC et la Province. Sur le site, il y avait aussi un numéro de téléphone avec un indicatif du Manitoba, qui ne donne sur rien. Je pense que cette personne à la frousse. »

Mona Audet alertait dès le 31 juillet sur cette potentielle fraude.

Les autorités sont prévenues

Selon Mona Audet, cette nouvelle attaque est complètement différente de la première. « C’est juste l’utilisation de nos logos pour faire du travail depuis l’étranger. Mais je le répète n’existe pas. Je pense qu’ils essaient d’avoir des clients pour ensuite avoir des bailleurs de fonds pour leur donner de l’argent. »

La directrice générale de Pluri-elles ne s’inquiète pas pour son organisme mais elle admet prendre cette attaque comme une « insulte ». « Ça m’insulte de voir qu’en 2023 il y a encore des personnes capables de telles manipulations pour trouver de l’argent. Et ça, je ne l’accepte pas! Voir des gens malveillants qui pensent à leurs poches au profit des familles, c’est inacceptable. »

Même si les autorités sont prévenues, Mona Audet n’a pas encore eu de retour de leur part. Dans le même temps, les organismes visés s’activent pour prévenir tous leurs clients et les éviter de tomber dans le piège. « Puis, on se protège au mieux pour améliorer notre cybersécurité. Nous avons deux serveurs, nos techniciens travaillent tout le temps. Le moindre message suspect on y est très vigilent », soutient Mona Audet.

Interrogée il y a un peu plus d’un mois au moment de la première attaque, Fyscillia Ream, coordonnatrice de la Chaire de recherche en prévention de la cybercriminalité de l’Université de Montréal, rappelait les bons comportements à adopter dans ce genre de cas. « Il faut alerter le plus possible les personnes potentiellement touchées, ça en va aussi de la réputation de l’organisme. Ça serait très dommageable que des clients se méfient de l’organisme. »