En quelques semaines, Eris est déjà devenu le sous-variant d’Omicron le plus retrouvé parmi les cas positifs pour la semaine du 30 juillet 2023, avec 19,2 % des cas confirmés. Il est aussi potentiellement à l’origine de la hausse des cas partout au pays. Autour de 6 % au début juillet, le pourcentage de tests positifs hebdomadaire jusqu’au 29 juillet 2023 au Canada était de 7,5 %. Cette tendance à la hausse se confirme d’ailleurs dans la plupart des territoires et provinces selon la mise à jour sur la COVID-19 par le gouvernement fédéral.

Julie Lajoie, professeure adjointe au département de microbiologie médicale et des maladies infectieuses de l’Université du Manitoba, observe aussi la montée en puissance de ce variant pour lequel il existe encore peu d’informations. « Il semble encore plus transmissible que ces prédécesseurs. On voit que la courbe des infections a déjà beaucoup augmenté dans certains pays. Il ne semble pas venir avec plus de mortalité ou une maladie plus grave par rapport à Delta par exemple. »

Julie Lajoie
Julie Lajoie, professeure adjointe au département de microbiologie médicale et des maladies infectieuses de l’Université du Manitoba. (photo : Marta Guerrero)

Signalé pour la première fois en février 2023, Eris est devenu un variant « sous surveillance » le 19 juillet 2023 selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Après évaluation des risques, l’OMS l’a depuis réévalué en « variant d’intérêt » depuis ce 9 août 2023. La Chine est le pays où l’OMS a signalé le plus (30,6 %) de séquence avec ce variant. Le Canada est cinquième avec 5,3 %. « Sur la base des données disponibles, le risque pour la santé publique posé par EG.5 est jugé faible au niveau mondial », a aussi ajouté l’OMS dans son évaluation du risque.

« EG.5 peut entraîner une augmentation de l’incidence des cas et devenir dominant dans certains pays, voire à l’échelle mondiale », explique également l’OMS.  

« Risque faible » selon l’OMS

Julie Lajoie s’interroge en revanche sur la temporalité de l’arrivée de sous-variant. Cette hausse des cas en plein été remet potentiellement en question la saisonnalité de la COVID-19. « On est en dehors de la saison des virus respiratoires. Ça nous montre que la COVID ne deviendra peut-être un virus respiratoire comme la grippe avec une hausse des infections à l’automne ou au début de l’hiver. »

L’une des explications à la hausse de ces cas pourrait être justement cette période estivale. Alors qu’il n’existe plus de restrictions, de plus en plus de gens ont repris les voyages cette année. « Le monde voyage beaucoup cet été, mais ça n’a pas d’impact sur les cas de grippe par exemple. C’est sûr que plus les gens voyagent, plus ça se propage. Mais on parle d’un virus qui nous déjoue encore et pour lequel on a encore beaucoup à apprendre », signale Julie Lajoie qui rappelle aussi qu’il faut de nouveau être prudent surtout avec les personnes vulnérables.

S’il n’y a pas encore de vaccin exclusif à ce nouveau variant, Julie Lajoie souligne tout de même que des vaccins pour cette souche pourraient prochainement voir le jour. « De ce que je comprends, c’est qu’aux États-Unis il va y avoir un nouveau vaccin disponible à l’automne avec une formule revue. Ça sera le bivalent, mais avec un virus plus proche de ce qu’on a présentement. J’imagine qu’il arrivera ensuite au Canada. »