C’était l’un des termes qu’on a souvent entendu au cœur de la pandémie. Aujourd’hui, l’immunité collective qu’elle soit acquise par l’infection ou par la vaccination, dans l’ensemble du Canada, semble être en marche. C’est en tout cas les conclusions du GTIC qui a étudié des données provenant de plus de 900 000 échantillons.
Créé en avril 2020 par le gouvernement du Canada, le Groupe de travail a notamment analysé trois périodes distinctes : la pré-vaccination (mars 2020 à novembre 2020), le déploiement des vaccins (décembre 2020 à novembre 2021) et les vagues d’Omicron (décembre 2021 à mars 2023).
Pour les deux premières phases étudiées, la séroprévalence, c’est-à-dire le nombre d’individus chez qui l’on a détecté des anticorps spécifiques d’une maladie, était très faible : moins de 0,3 % en mai 2020 et seulement 9 % en novembre 2021.
Omicron, la bascule
Mais le variant Omicron, plus contagieux que les précédents, a fait s’envoler les courbes. « Après six mois de circulation du variant Omicron au Canada, à la mi-juin 2022, la séroprévalence acquise par l’infection était passée à 47 %, avec une augmentation mensuelle moyenne de 6,4 % par mois. Elle a finalement atteint plus de 75 % en mars 2023 », explique le Dr Bruce Mazer, codirecteur de l’étude, directeur scientifique associé.
Le professeur David Buckeridge, directeur scientifique de l’étude, ajoute aussi que pendant cette période d’Omicron « les taux d’immunité acquise par l’infection ont augmenté plus rapidement dans les groupes d’âge plus jeune et dans les provinces de l’Ouest du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique. »
La majorité de la population a donc désormais acquis « une immunité hybride contre le SRAS-CoV-2 ». C’est-à-dire une combinaison d’infection et de vaccination.
Enfin, les experts appellent tout de même à la vigilance. « Une diminution des anticorps est possible et de nouveaux variants pourraient échapper à l’immunité. »